Le symbole de l'équipe de France «Black Blanc Beur», d'origine algérienne, vole au secours du patron des Bleus et remet les pendules à l'heure. Laurent Blanc n'est pas raciste et comment aurait-il pu l'être: son épouse est d'origine algérienne a tenu à préciser la star du football mondial. «Je le connais bien: on a le droit de tout dire sauf qu'il est raciste. C'est n'importe quoi! D'ailleurs, personne n'en parle, mais sa femme est d'origine algérienne», a confié l'ex-joueur de la Juventus de Turin. Zinedine Zidane a enfin parlé. Il a du coup blanchi le sélectionneur de l'équipe de France. Dans un entretien publié sur le site du JDD, le 7 mai, l'ex- meneur de jeu de l'équipe de France championne du Monde en 1998, a recadré la polémique et du coup, circonscrit l'incendie pour ramener le débat à de plus justes proportions. Que pense-t-il de cette affaire des quotas qui a plongé le football français dans la tourmente? «Parler de quotas, c'est une aberration.», a jugé l'ex-n°10 des Bleus. L'ancienne coqueluche du Real Madrid estime que le sujet doit être limité à ce seul mot, à connotation raciste, qui a affecté la famille du foot français. Et Zidane a-t-il été choqué par le vocabulaire employé? «Oui, le mot quota évidemment ou plutôt ce que cela peut sous-entendre. Et je suis sûr que Lolo (Laurent Blanc Ndlr) s'est laissé embarquer dans la discussion. Et qu'à aucun moment, il n'a pensé que ses propos ou ce qui était dit par les autres pouvaient être interprétés comme une discrimination. Ce mot de quota était maladroit. Il y a déjà de la discrimination dans la société, pas seulement avec les Arabes ou les Noirs, alors laisser rentrer ce mot dans le foot, ce n'est pas possible», a-t-il fait justement, remarquer. Il faut avouer que les déclarations de Laurent Blanc telles que rapportées dans le Verbatim publié par le site Médiapart avaient de quoi égratigner les oreilles même de ceux qui n'ont jamais douté de sa rectitude. «Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants? Les Blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture», aurait-il dit lors d'une réunion qui s'est tenue le 8 novembre 2010 au siège de la FFF. Au cours de la discussion, certains dirigeants du foot français ont suggéré un système de quotas limitant le nombre de joueurs africains et maghrébins dans les centres de formation français. «Moi, j'y suis tout à fait favorable», aurait répondu Laurent Blanc. L'ex-libéro de l'équipe de France a présenté ses excuses il y a un peu plus d'une semaine. «Si pour ce qui me concerne, j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse», a-t-il déclaré le 30 avril. Le mal était déjà fait. Le sélectionneur des Bleus, sans doute très affecté par les réactions autant étonnées que négatives de certains de ses anciens coéquipiers, s'est retiré en Italie avant qu'il ne soit auditionné par les enquêteurs chargés de faire la lumière sur cette affaire qui a débordé les frontières de l'Hexagone. Des rumeurs ont même couru sur un dépôt de démission de sa part, rapidement démenties par le chargé de la communication de la Fédération française de football. Laurent Blanc doit-il rendre le tablier? «Non, car on voit bien que l'on mélange tout dans cette histoire! Laurent Blanc a remis l'équipe de France dans le bon sens, avec un vrai projet de jeu. Son seul sujet, c'est de disposer de la meilleure équipe possible», a souligné Zinedine Zidane. La sortie médiatique de l'ex- capitaine des Bleus ramènera-t-elle un peu plus de sérénité? Tout porte à le croire. Laurent blanc devrait s'en sortir avec un carton jaune.