Les débats ouverts dans l'affaire Messaoud Zayane, ce commissaire jugé à Azazga, le 14 mars dernier et condamné à une peine d'emprisonnement ferme de douze ans, se poursuivent à l'heure où nous mettons sous presse. L'un des cinq prévenus dans ce dossier, Abder-rahmane Achour, inculpé de corruption active et d'avoir offert des cadeaux à deux commissaires de police en exercice en 2004 en contrepartie du classement d'une enquête à propos de comptes obscurs de la BNA où il était un solide client, avait écopé à Azazga d'une peine d'emprisonnement ferme de sept ans et d'une amende conséquente. Ouvertes à onze heures et quelques minutes, les hostilités verront un coriace Achour maîtriser le jargon judiciaire autant qu'un juriste rompu aux plaidoiries. En face, Abdelhamid Benzaoucha, le président de la chambre pénale de Tizi Ouzou, effectuera un marquage serré, si serré que la défense avait vu là un magistrat venu mener les débats comme lui l'entendait. Même Mouhouche, le virevoltant procureur général, avait été rappelé à l'ordre à deux reprises: la première lorsque le parquetier avait fait preuve d'un humour déplaisant et la seconde lors de l'emploi du mot «sachet» concept refusé par les dix avocats qui ont vivement protesté. La séance a repris donc dans un climat plus apaisé grâce au sourire du juge en grande forme. Le trio de juges a cherché à savoir dans cette affaire notamment, ce qui s'est passé les 5 et 6 avril 2004. Or, Achour, qui en a vu d'autres, a compris que le 5 avril 2011, son enquête avait été classée et le lendemain, Zayane recevait une «406» en guise de cadeau. Les débats arrivent du côté de Messaoud Zayane, le prévenu principal, avec à ses côtés Yassine Oussaâdit, l'autre commissaire à qui il est reproché d'avoir reçu un appartement en guise de cadeau de la part de Achour. Evidemment, Zayane très marqué par ce qui lui arrive, nie de toutes ses forces et redira exactement ce qu'il a déjà déclaré depuis le début de cette affaire. Outre ces deux prévenus, deux autres doivent aussi être entendus tard dans la soirée: Slimani et Zemouri l'ami et le chauffeur de Zayane qui avaient écopé eux aussi de deux ans ferme pour complicité. Il est quinze heures et quelque, Zayane nie toujours les faits devant Benzaoucha, Missaoui et Benanane les trois magistrats chargés de revoir cette affaire qui a fait tellement couler d'encre. Le verdict est sûrement attendu pour une autre semaine si ce n'est plus, car il s'agit de la liberté des gens.