Le procès en appel de l'ex-chef de la police judiciaire d'Alger, Messaoud Zayane, et l'ancien patron de la brigade criminelle pour la même wilaya, Yacine Oussadit, s'ouvre demain à la cour de Tizi Ouzou. Les prévenus vont comparaître avec Achour Abderrahmane, déjà condamné à 18 ans de réclusion criminelle, dans le cadre de détournement de 32 milliards de dinars dont a fait l'objet la BEA, ainsi que Zemouri Djamel (chauffeur de Zayane) et Slimani Nadir, un intermédiaire, pour corruption, trafic d'influence, abus de fonction, et acceptation d'indus cadeaux. Le 28 mars dernier, le tribunal d'Azazga, avait prononcé une peine de 12 ans à l'encontre des deux officiers, une de 7 ans contre Achour Abderrahmane, et deux autres de 2 ans prononcées contre le chauffeur et l'intermédiaire. Le tribunal a décidé également de la saisie des biens des fonctionnaires de la police, acquis dans le cadre de cette affaire et une amende de 1 million de dinars. Pour sa part, faut-il le rappeler, le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison assortie d'une amende de 1 million de dinars et de la confiscation de tous les biens des mis en cause, pour les cadres de la police, et une autre de 10 ans contre les deux autres co-prévenus. Il avait, lors d'un long réquisitoire, insisté sur la gravité des faits et mis l'accent sur les circonstances dans lesquelles les deux anciens hauts fonctionnaires de la sûreté «avaient acquis des biens, en citant au passage, une villa, un appartement, des locaux et un véhicule de luxe, durant la période où l'enquête sur les malversations commises par Achour Abderrahmane pour détourner les 32 milliards de dinars des comptes de la BNA, avait été déclarée infructueuse». A la barre, Achour Abderrahmane a reconnu avoir acheté une 406 à l'ancien chef de la police judiciaire d'Alger, le divisionnaire Messaoud Zayane dans le cadre d'un achat groupé, dont le montant a par la suite été remboursé. Pour ce qui est de l'appartement du commissaire principal, ex-chef de la brigade criminelle d'Alger, Yacine Oussadit, Achour a déclaré avoir récupéré en euros, la somme versée pour cette transaction. Les cadeaux, a-t-il noté, «je les offre à tout le monde, aux magistrats et même aux hauts fonctionnaires de l'Etat». Messaoud Zayane a nié en bloc toutes les accusations et même avoir connu Achour Abderrahmane, celui qui venait de le confondre, préférant parler d'un complot dont il aurait fait l'objet. Tombé le 28 mars dernier, le verdict a été récusé par les deux parties à savoir le parquet et les prévenus. Dimanche 17 avril dernier, l'affaire est revenue de la Cour suprême et a été enrôlée pour le 26 avril prochain, c'est-à-dire demain à la cour de Tizi Ouzou. Un délai, jugé trop court pour que toutes les parties, prévenus et témoins, soient informées et donc présentes.