Les représentants des gardes communaux vont rencontrer, aujourd'hui, le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel. L'occasion pour eux de s'enquérir de l'état d'avancement de leur dossier et de mettre un terme aux pressions dont ils font l'objet. «Le silence des autorités au sujet de nos revendications et la suite réservée à notre dossier ont laissé l'ensemble des gardes communaux dans l'embarras absolu», a indiqué H. Zidane, délégué des gardes communaux de la wilaya d'El Tarf. Jusque-là, les engagements et promesses des autorités «demeurent des paroles», car «aucune suite n'a été donnée à nos revendications», a-t-il poursuivi. Une situation de blocage inédite. Pourtant, les autorités ont donné leur accord préliminaire sur la plate-forme de revendications formulées par les gardes communaux et ont promis son application effective dans de brefs délais. Un accord intervenu après la réunion qui a eu lieu entre les représentants de ces gardes communaux et le général Hamel, dans le but de trouver une solution à la situation des 15.000 gardes communaux qui se sont rassemblés à la place des Martyrs il y a près d'un mois. Aujourd'hui, ils comptent retourner chez le Dgsn pour exposer de nouveaux leur «malaise» et les «menaces» auxquelles ils font face. «Dans la wilaya d'El Tarf, il y a un vrai malaise au sein de nos rangs. Les gardes communaux refusent de travailler en combinaison avec les autres corps de sécurité. Ils restent dans leur cantonnement et ne sortent plus. Le silence qui entoure notre dossier, a provoqué une grande colère chez nos compagnons», a poursuivi Zidane. D'autre part, les représentants des gardes communaux ont souligné que la rencontre avec le Dgsn est plus que jamais urgente, afin que ce dernier apporte des explications au sujet des pressions qu'ils subissent dans les différentes wilayas du pays. Plusieurs gardes communaux, selon ses dires, subissent des mesures disciplinaires injustifiées. «Nous ne resterons pas les bras croisés face aux intimidations dont on est victimes. Si ça continue comme ça, on va réinvestir la place des Martyrs», a soutenu un délégué de Blida. Dans un contexte purement confus, mises à pied, retenues sur salaires, désarmement, radiations...des centaines de gardes communaux font les frais de leur participation au mouvement de protestation. Dans la wilaya de Boumerdès, des gardes communaux radiés ont tenu un sit-in au chef-lieu de cette wilaya pour réclamer la réintégration de 200 d'entre eux. 40 autres viennent d'être désarmés dans la wilaya de Blida, suite à leur refus d'obtempérer aux ordres de leurs responsables militaires. «Ils nous ont instruits de travailler 10 jours de suite contre une seule journée de récupération. Suite à notre refus, ils nous ont désarmés», a précisé un garde communal joint par nos soins. Pourtant, les représentants des gardes communaux ont affirmé que les autorités ont promis de ne radier personne parmi les manifestants à la place des Martyrs. Seulement, il est utile de signaler que déjà, près de 1000 agents ont reçu des décisions de radiation après avoir manifesté. Depuis, les hautes autorités du pays ont promis de satisfaire l'ensemble de leurs revendications. Plusieurs semaines sont passées et rien n'est annoncé pour ces combattants de la terreur. «Les autorités sont appelées à intervenir dans l'urgence pour arrêter ces intimidations et mettre à exécution nos accords, faute de quoi nous allons réinvestir le terrain de la protestation une nouvelle fois», ont-ils averti.