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Les confidences de Ali Idheflawen
L'EXPRESSION A RENCONTRE LE CHANTEUR À ORAN
Publié dans L'Expression le 16 - 05 - 2011

Le chanteur engagé depuis les années 80, a toujours le verbe aussi facile et la critique pertinente.
«Je n'ai pas arrêté de produire, je suis tout simplement au repos et c'est mon droit». Telle a été la réplique d'Ali Idheflawen aussitôt qu'on lui a posé la question sur les raisons de sa longue absence. Le chanteur, connu pour son franc-parler ne s'est pas trop démené pour annoncer que sa nouveauté verra bien le jour dans un proche avenir sans pour autant avancer une quelconque date. «Je suis, à l'heure actuelle, en phase d'enregistrement d'un nouvel album contenant plusieurs hommages, la première chanson est un hommage au défunt compositeur Mohya, la deuxième est dédiée à Ali Laïmèche tandis que la troisième au regretté Meksa», a-t-il expliqué.
L'interprète de la célèbre chanson «Berrouaghia» (prison de la sûreté d'Etat durant les années 1980, Ndlr), a affirmé que dans son nouvel album, un vibrant hommage sera rendu au compositeur Mohya. Pourquoi donc attester autant de reconnaissance au défunt artiste, Mohya? Ali Idheflawen n'a pas mâché ses mots en déclarant que «le défunt compositeur, avec qui j'ai longuement travaillé, figure parmi les plus grands artistes-compositeurs d'Algérie».
Le même ouvrage contient un autre titre dédié à Ali Laïmèche. Là encore, le chanteur a réitéré, encore une fois, son engagement à la cause amazighe en déclarant que Ali Laïmèche est l'un des piliers importants du mouvement berbère et ce, depuis 1945. Le prochain tube d'Idheflawen se veut être au summum des témoignages de reconnaissance vis-à-vis des chanteurs qui ont consacré leur vie à l'art et la chanson engagés. Abdelkader Meksa est de ceux qui méritent, à titre posthume, autant d'égards.
«Pour la première fois, un hommage sera rendu au défunt Abdelkader Meksa, car ce dernier a été, lui aussi, un grand combattant», a affirmé Idheflawen. Meksa a été parmi les précurseurs de la chanson amazighe en l'exportant vers d'autres cieux, notamment la France. Son nom est indissociable des célèbres contes adaptés en chansons comme «Loundja et Tafounast Igoujilen ou la vache des orphelins». Il a été assassiné dans l'Hexagone en 1987.
Même si le contexte ne s'y prêtait pas, vu qu'il était en visite familiale à Oran, le chanteur s'est livré au jeu des questions-réponses improvisé au siège de l'Association Numidia d'Oran. Explicite dans ses déclarations, le chanteur de la cause amazighe n'a laissé aucune zone d'ombre. Ali Idheflawen, âgé de plus de 50 ans, est de cette génération de chanteurs et artistes politisés, amplement documentés et très au fait du moindre événement.
Dans la brève rencontre qu'il a accordée à ses fans de la wilaya d'Oran, il est longuement revenu sur la chanson kabyle et sa place sur la scène culturelle algérienne avant de rendre un grand hommage à Takfarinas et Mohamed Allaoua pour lesquels l'artiste n'a pas tari d'éloges. «Takfarinas et Mohamed Allaoua ont amplement contribué à la protection de la chanson kabyle du déclin et de la dégringolade ajoutant que «ces deux artistes, hors pair, font dans la protection de la chanson kabyle contre l'envahissement du raï».
En retour, il a, par contre, tenu à clarifier sa position vis-à-vis de l'appellation de «chanteur engagé» qu'il a porté fièrement durant ces trois dernières décennies. Cette piste, la chanson engagée, a été ouverte et forgée par Ferhat Imazighen Imoula durant les années 1970. «C'est la continuité», a défendu Idheflawen. La chanson engagée, qui a bouleversé le champ artistique des années 1980, a complètement disparu aujourd'hui. Cela ne nécessite pas autant de réflexion. L'engouement comportemental et éducatif a changé. En clair, la contestation des temps actuels n'est plus la même que celle des années passées. A cela s'ajoutent les moyens de communication développés des temps modernes alors que durant les années de grandes protestations, le seul support médiatique qui existait était la télévision algérienne. «Cette télévision nous a poussés à faire ce que nous avons fait». Et d'ajouter que «contrairement à l'époque actuelle marquée par les moyens de communication de pointe, notre génération n'avait d'autre choix que de chanter et d'interpréter la chanson engagée et ce, vu que le seul support qui existait était la télévision algérienne». Outre la disparition ces dernières années, de la chanson engagée, les célèbres troupes d'antan, comme Tagrawla, Inaslyen, Agraw, Ineyen, T34 et tant d'autres ont totalement disparu de la scène culturelle actuelle. Le chanteur n'est pas allé par trente-six chemins pour expliquer que la donne a totalement changé et que la situation présente est parsemée d'innombrables embûches ne permettant pas la création des groupes. Les groupes des années 1970 et 1980 étaient constitués par des éléments qui étaient des amis universitaires partageant les mêmes difficultés et les mêmes idéaux. La dislocation des troupes qui ont fait vibrer la scène culturelle d'antan, selon Idheflawen, a été édictée par la conjoncture sociale.
«Même si nous sommes toujours en contact, chacun des membres des groupes connus s'est retrouvé, après l'université, loin de ses amis», a-t-il précisé. Ajouter à cela la politique culturelle des pouvoirs publics qui optent pour les chanteurs des autres cieux, les Orientaux, méprisant les artistes locaux. «Comment expliquer que l'Etat invite un artiste oriental contre un budget inimaginable alors que le cachet d'un chanteur kabyle est constitué de miettes», a-t-il déploré. Ali Idheflawen ne chantera pas dans le cadre des festivités de Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011.
Sans polémiquer ni animer une quelconque controverse vis-à-vis des organisateurs de l'année culturelle de Tlemcen, le chanteur dira crûment ne pas prendre part expliquant que «mes chansons ne vont pas avec le programme tracé». Mais cela ne doit en aucun cas constituer sujet de surenchère ou objet de supputations et encore moins de mauvaise lecture. «Je ne suis pas contre la religion», a-t-il précisé tout simplement.


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