Répression n La plupart des victimes ont été tuées à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé. Il s'agit du plus lourd bilan lors des manifestations de la «Nakba» qui marque la création de l'Etat d'Israël en 1948 et l'exode de quelque 760 000 Palestiniens. Cinq Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Plus de cent Palestiniens ont été également blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l'armée lors d'une marche en direction du terminal frontalier israélien d'Erez, selon les services médicaux palestiniens. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a ainsi été tué par des tirs israéliens à l'est de la ville. En outre, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia en Cisjordanie, à l'entrée de Jérusalem, et 9 autres à Hébron au sud de cette même ville. Dans le plateau syrien du Golan, l'armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés, selon des médecins. Le calme était revenu en début de soirée dans ce secteur, où près de 200 des milliers de manifestants avaient franchi la ligne de cessez-le-feu. Il s'agit d'un des incidents frontaliers les plus graves entre les deux pays depuis la guerre israélo-arabe de 1973. A la frontière libanaise, des milliers de réfugiés palestiniens s'étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens, selon l'armée libanaise. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l'armée libanaise pour s'approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l'autre côté. Le Liban a porté plainte contre Israël auprès de l'ONU, appelant le Conseil de sécurité à «prendre ses responsabilités et faire pression sur Israël pour qu'il cesse sa politique agressive et provocatrice à l'égard du Liban», selon l'agence de presse officielle Ani. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a salué la mémoire des «martyrs tombés» hier, dimanche. «Leur sang précieux n'aura pas coulé en vain, parce qu'il a été versé pour la liberté du peuple palestinien et ses droits», a-t-il dit. L'armée israélienne a, pour sa part, annoncé la prolongation de 24 heures du bouclage de la Cisjordanie occupée jusqu'à aujourd'hui, lundi, à minuit, soit 21h 00 GMT. La «Nakba» s'est traduite par l'exode de quelque 760 000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre d'au moins 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, les territoires palestiniens, la Syrie et le Liban.