pour Le président du MSP, le Premier ministre qui va assurer les élections législatives prochaines ne doit pas être issu d'une formation politique. C'est sur le même plateau de la même chaîne de télévision, dans la même émission et avec les mêmes journalistes, que Bouguerra Soltani a préféré régler ses comptes avec Ahmed Ouyahia. Le président du MSP a attendu plus d'un mois pour répondre au secrétaire général du RND. Sollicité à commenter les menaces de M.Soltani qui menace de se retirer de l'Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia avait répondu: «Chiche!». Invité à l'émission «Hiwar Essaâ» diffusée par la Télévision nationale le 30 mars 2011, Ahmed Ouyahia avait fustigé son homologue en lui disant que le MSP a été retenu au sein de cette Alliance en guise de «reconnaissance» au défunt Cheikh Mahfoud Nahnah, sans plus. Une déclaration perçue comme une intimidation de la part des cadres du parti de feu Cheikh Nahnah. M.Soltani a attendu la même émission diffusée mercredi soir, à la même heure, pour répondre au SG du RND. Pour le leader du MSP, l'éventuel retrait du MSP de l'Alliance présidentielle fera exploser cette coalition. Il s'est dit convaincu que l'Alliance présidentielle cessera d'exister sans le MSP. «Essayez et on verra. Je suis apte à relever le défi», a-t-il dit, en guise de réponse à la déclaration de M.Ouyahia qui l'avait défié: «Même avec le retrait du MSP, nous avons une majorité au sein de l'Assemblée nationale populaire avec le FLN.» Lors de la même émission, le président du MSP a qualifié son parti de «force tranquille de la coalition présidentielle», contrairement à ce que croit l'actuel Premier ministre dit-il. «Le MSP est comme l'aiguille d'une balance. Il peut changer la donne à tout moment», a-t-il expliqué. Il avait, également, annoncé que si son parti quitte le gouvernement et se retire de l'Alliance, cela va, certainement, marquer le retour à la maison du «courant islamiste». A travers une telle déclaration, il a laissé entendre que la disparition de ce bloc avec le FLN et le RND donnera naissance à une autre coalition des partis islamistes. C'est un projet que le MSP a défendu bien avant. Allant plus loin dans «ses réponses», M.Soltani s'est offert une tribune pour revendiquer le départ de Ouyahia à la tête du gouvernement. Il a expliqué qu'un remaniement gouvernemental doit intervenir avec le départ de l'actuel Premier ministre avant les prochaines législatives. Et de justifier son point de vue par le fait que le Premier ministre qui va assurer les élections législatives prochaines ne doit pas être issu d'une formation politique. Et d'ajouter que le maintien de Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement laissera cette impression, chez les électeurs, de revivre les mêmes expériences électorales. Une telle revendication ne cache-t-elle pas une ambition chez Soltani pour le remplacer à la tête de la chefferie du gouvernement? Le patron du MSP voit plus loin. «Un portefeuille ministériel ne m'intéresse pas. J'ambitionne un poste plus haut que cela», a-t-il dit. Président de la République? «Si je n'avais pas cette ambition, j'aurais arrêté de faire de la politique», a-t-il répondu. Donc, candidat à la prochaine présidentielle? Possibilité à ne pas écarter, a-t-il laissé entendre. Par la même occasion, il a réitéré les positions du MSP concernant les réformes annoncées par le chef de l'Etat ainsi que le début aujourd'hui des consultations politiques, sous la conduite de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation. Estimant que la révision de la Constitution doit être soumise à un référendum populaire, M. Soltani a répondu, indirectement, au président de l'APN, Abdelaziz Ziari, qui qualifie le régime parlementaire revendiqué par le MSP de danger pour l'Algérie. «Il est inacceptable de qualifier le régime parlementaire de danger, alors qu'on n'a jamais essayé un tel système», a-t-il souligné. Et d'afficher des doutes quant aux garanties de concrétiser les réformes annoncées à l'issue du Conseil des ministres du 2 mai dernier.