Etant à la tête d'un parti politique introduit au sein du pouvoir, le leader du MSP serait mis au parfum que de bouleversants changements seraient annoncés prochainement. Le MSP se prépare à de grands changements prochainement en Algérie. Le président de cette formation politique, Bouguerra Soltani, met ses militants dans le bain. Dans son intervention, hier, devant les cadres du parti réunis en conférence nationale à Zéralda, M.Soltani a incité ses lieutenants à commencer à se mettre à l'heure des grands changements et réformes qui se profilent à l'horizon sur la scène politique, économique et sociale. «Nous, nous sommes en train de nous préparer pour toute éventualité. Nous ne devrions pas être dépassés par ces changements, mais en être la locomotive», a-t-il déclaré, hier, à la clôture des travaux de la conférence nationale des perspectives. Mais de quels changements M.Soltani parle-t-il? En homme politique, il se dit être prêt à toutes éventualités. «Au MSP nous souhaitons anticiper sur les événements. En cas de révision de la Constitution, d'une dissolution de l'APN ou d'une élection anticipée, notre formation ne doit pas être surprise par les événements», a t-il expliqué. Et d'insister que le MSP serait la locomotive de ces changements et non pas le dernier wagon. Le MSP, ainsi, n'est pas seulement une locomotive, mais il a anticipé sur les événements en feintant la classe politique nationale. Il a osé parler de changements dans un contexte particulier marqué par des vents de révolte qui soufflent sur le Monde arabe. Pour la réalité algérienne, M.Soltani estime qu'elle requiert des changements d'ordre politique, social et économique. Il prône un «dialogue national serein» réunissant toutes les tendances politiques du pays. Il dénonce l'héritage du pouvoir et des richesses. Il défend l'alternative au pouvoir. La poursuite judiciaire des dilapidateurs des deniers publics. Parlant de changements, M.Soltani vient de rajouter une autre couche aux déclarations qu'il a faites hier. Il a revendiqué la révision de la Constitution avec limitation de mandats. Il a tiré à boulets rouges sur ses alliés: le FLN et le RND. Il veut se démarquer de ces deux partis politiques. Que cache-t-il à travers cette sortie fracassante? Cette batterie de revendications a été longuement le cheval de bataille de l'opposition. Assiste-t-on à la naissance d'un nouveau MSP, version opposition? Un bon nombre d'observateurs s'interrogent sur les raisons qui ont poussé le leader du MSP à prôner le changement. S'agit-il d'une stratégie pour faire face à une éventuelle crise interne qui pousse M.Soltani à prôner le changement? C'est une éventualité à écarter. Le MSP a été secoué par une crise qui a vu quelques-uns de ses cadres quitter le mouvement et créer une autre association. La crise interne est dépassée. Pour preuve, les déclarations et revendications de M.Soltani ont été approuvées et validées par les cadres du parti hier, dans une déclaration finale sanctionnant les travaux de ladite commission. M.Soltani a-t-il eu des assurances que des grands changements vont s'opérer sur la scène politique, économique et sociale en Algérie dans un proche avenir? Selon les observateurs, cette éventualité est la plus plausible. Le MSP est très introduit au sein du pouvoir. Il est représenté par trois ministres dans l'actuel gouvernement. Il est membre de l'Alliance présidentielle. Il n'est pas à écarter que M.Soltani soit mis au parfum que des changements très profonds qui bouleverseraient la scène politique, sociale et économique du pays seraient annoncés prochainement. C'est la raison pour laquelle le MSP se prépare et se place à l'avant-garde. Toujours sur le plan politique, le parti de feu Cheikh Mahfoud Nahnah revendique la révision de la Constitution avec la limitation de mandats et surtout un système parlementaire. Une revendication qui est loin d'être fortuite. Avec un tel système, le pouvoir sera entre les mains du Premier ministre, issu de la majorité au sein de l'Assemblée populaire nationale. Les pouvoirs du président seront restreints dans ce cas. L'enjeu est dans la prochaine élection législative. C'est le pari que le MSP veut remporter, semble-t-il.