Depuis le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, rien ne va entre les trois formations constituant l'Alliance présidentielle. Bouguerra Soltani, le patron du MSP, n'a eu de cesse de dénoncer les accords politiques conclus par ses homologues de l'Alliance avec d'autres partis, provoquant une réaction assez violente du FLN. «L'Alliance présidentielle n'est pas une alliance organique, c'est une alliance politique autour du programme du président de la République». C'est ce qu'a répondu hier le FLN à travers son porte-parole, Saïd Bouhedja, aux menaces du président du MSP, Bouguerra Soltani, de se retirer de l'Alliance présidentielle. La position de Soltani s'est affichée surtout après son échec «cinglant» lors du dernier renouvellement des membres du Conseil de la nation intervenu le 29 décembre 2009 où il a perdu cinq sièges. Lors de ce rendez-vous électoral, le président du MSP s'est senti trahi par ses deux homologues, respectivement Abdelaziz Belkhadem, responsable de l'instance exécutive du FLN et Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. Ces derniers avaient contracté, faut-il le rappeler, des accords politiques avec le parti de Louisa Hanoune pour obtenir plus de voix et, de là, plus de sièges au Sénat. En effet, le PT a voté pour le FLN dans les wilayas d'Alger et d'Oran et pour le RND dans les autres wilayas du pays. Saïd Bouhedja a expliqué que «le contrat conclu entre les trois partis, à savoir le FLN, le RND et le MSP dans le cadre de l'Alliance présidentielle, n'empêche aucune des trois formations de coopérer avec d'autres partis politiques en dehors de l'Alliance présidentielle. Ces alliances, faut-il le préciser, sont nécessaires aux partis dans le cadre des élections locales ou législatives». Lors du dernier sommet de l'Alliance pour la passation de la présidence du MSP au RND, Soltani a estimé que «la coopération était toujours présente entre les trois partenaires sauf lorsqu'il s'agit d'échéances électorales». Il a considéré dans ce contexte qu'«un débat à ce sujet s'impose». Toutefois, la direction du FLN déclare qu'elle ignore les véritables raisons qui ont poussé le leader islamiste à menacer de se retirer du groupe présidentiel. «Les véritables raisons et objectifs des menaces de Bouguerra Soltani ne sont pas connues jusqu'à présent», a indiqué M. Bouhadja, réitérant au passage que «cette alliance a été conclue pour appuyer le programme du président de la République». Le porte-parole du FLN n'a pas écarté, par ailleurs, l'éventualité de nouvelles adhésions à l'Alliance présidentielle, précisant que «l'Alliance présidentielle reste ouverte à toutes les autres formations politiques désirant y adhérer dans le cadre du soutien au programme du président de la République». Sur ce dernier point, le président du MSP s'est clairement prononcé en affirmant qu'il était contre cette éventualité «sans une révision préalable du texte constitutif de l'Alliance présidentielle», signé le 16 février 2004 entre le RND, le FLN et le MSP.