«L'Algérie est mandatée par les pays du Sahel pour préparer une réunion sur la sécurité de la région, à laquelle seront conviés l'UE et les Etats-Unis.» Désormais, la lutte contre le terrorisme au Sahel connaît un nouvelle étape. C'est une étape qui renseigne notamment sur la réussite des initiatives entamées, jusqu'ici, par les pays, membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) établi à Alger. Ainsi, le Mali, le Niger et la Mauritanie ont mandaté l'Algérie pour préparer une réunion sur la sécurité dans le Sahel à laquelle seront conviés l'UE et les Etats-Unis, a-t-on appris du porte-parole des Affaires étrangères, Amar Belani. «L'Algérie a été chargée par les autres pays du Sahel d'entreprendre des contacts avec des partenaires extra-africains en prévision d'une réunion qui se tiendra au cours du troisième trimestre de l'année 2011 à Alger», a-t-il déclaré. Donc, l'Union européenne et les Etats-Unis seront conviés à cette rencontre prévue à Alger, qui sera consacrée, selon Amar Belani, à la double problématique de la sécurité au Sahel et les mesures d'accompagnement pour le développement de projets structurants dans les pays de la région, notamment la Transsaharienne. C'est dire que le projet de la route Transsaharienne, qui doit relier la Méditerranée à l'Atlantique entre Alger et Lagos, visant à désenclaver de vastes régions du Sahara, sera remis à table. Cette décision a été prise vendredi à Bamako, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères d'Algérie, Mali, Niger et de Mauritanie, sur le «terrorisme et la criminalité transnationale au Sahel». Un projet qui est, pour rappel, en panne faute de financement. Dans ce contexte, il est a signaler que l'Algérie a fait un don de 10 millions dollars consacrés au développement économiques et visant à relancer des projets d'infrastructures au profit des populations, abandonnées et livrées au chantage des groupes terroristes et réseaux de criminalité, de tout acabit. Outre cette décision prise, vendredi dernier à Bamako à l'issue de la rencontre des ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Mali, Niger et de Mauritanie, sur le thème évoqué plus haut, il y a également cette initiative consistant en la formation et la mobilisation, dans les 18 prochains mois, des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Les quatre pays, qui ont un état-major opérationnel conjoint (Cémoc), basé à Alger, avaient affirmé donc qu'ils sont, plus que jamais, prêts à combattre Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui menace la sécurité au Sahel. Néanmoins, ils ont unanimement retenu que la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélienne exclut toute ingérence étrangère, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Catégoriques, les pays de Sahel se sont manifestement montrés contre une présence extra-régionale au Sahel, qui pourrait alimenter la mobilisation de tous ceux qui veulent transformer la région de Sahel en zone de combat permanent. «La lutte contre Aqmi et la criminalité au Sahel doit reposer sur les efforts nationaux et régionaux», a précisé Soumeylou Boubèye Maïga, au cours de la rencontre de Bamako, vendredi dernier.