Les membres du G8 sont réunis depuis hier à Deauville, transformée pour la circonstance en forteresse. Après la chute de Ben Ali et de Moubarak, l'ordre du jour du sommet de Deauville a été revu au profit des révolutions démocratiques en Tunisie et en Egypte, et des mouvements de contestation populaires dans plusieurs pays arabes, particulièrement au Yémen et en Syrie. Le président français, Nicolas Sarkozy, a choisi de faire de Deauville le «moment fondateur» d'un nouveau «partenariat de longue durée» entre les pays arabes qui soutiennent la démocratie et le G8, indique l'Elysée tout en ajoutant que «le G8 doit être le lieu informel de discussions très franches sans se préoccuper des effets d'annonce», qu'il ne s'agit pas pour autant de «poser des solutions immédiates sur la table». L'aide attendue par la Tunisie et l'Egypte des pays occidentaux pour soutenir leurs démocraties naissantes et permettre le redressement de leur économie est de l'ordre de 25 et 10 milliards de dollars. Barack Obama a promis, la semaine dernière, une aide économique à la Tunisie et à l'Egypte. Londres et Washington vont promouvoir un «programme de soutien» politique et économique au «printemps arabe» au G8, a déclaré mercredi à Londres le Premier ministre britannique, David Cameron, lors d'une conférence de presse avec le président américain. «Le Président et moi-même sommes déterminés à être du côté de ceux qui œuvrent pour la liberté», a souligné M. Cameron au deuxième jour de la visite à Londres du président Obama. «C'est le message que nous adresserons au sommet du G8, où nous appuierons un vaste programme de soutien politique et économique aux pays qui veulent des réformes», a-t-il ajouté. La journée d'hier, réunissant les 8 pays du G8, a été consacrée à la solidarité avec le Japon, à l'économie globale, à la sûreté nucléaire, au changement climatique, à internet avec la participation de grands acteurs de la Toile réunis en e-G8 depuis mardi dernier à Paris et à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Le choix d'un nouveau directeur général du Fonds monétaire international s'est invité à ce 37e sommet annuel du G8, le sixième accueilli par la France. A la veille du sommet, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé sa candidature à ce poste. Par ailleurs, en sa qualité de chef d'Etat d'un pays membre fondateur du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), le président Bouteflika assiste aux travaux du G8. Les présidents de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, du Niger, Alpha Condé, et de la Guinée, Mahamadou Issoufou, récemment élus, sont présents à Deauville en leur qualité d'«invités exceptionnels» de la présidence française du G8.