Cette réunion intervient dans un contexte marqué par une dégradation sans précédent des relations entre l'administration et les citoyens. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, réunira aujourd'hui et demain l'ensemble des walis du pays au Palais des nations à Alger. Cette rencontre, annoncée à la dernière minute, intervient dans un contexte particulier pour le département de l'intérieur. Les consultations politiques en cours concernent, en effet, directement ce département et ce, à travers les réformes des textes sur les partis politiques, les associations, la loi électorale et le Code de la wilaya. Le Code communal adopté récemment par le Parlement, avec les attributions qu'il accorde à l'administration, pourrait être abordé dans la perspective d'une approche plus appropriée sur le code de la wilaya, dont la révision est incessante. Cette réunion, qui n'est pas la première du genre, intervient aussi dans un contexte marqué par une dégradation sans précédent des relations entre l'administration et les citoyens. Officiellement d'ailleurs, c'est dans l'optique d'y pallier que le ministre de l'Intérieur rassemble les premiers représentants de l'administration des 48 wilayas. L'un des thèmes principaux de cette rencontre est, selon le communiqué du département d'Ould Kablia, «L'amélioration des relations entre l'administration et le citoyen et la réhabilitation des services publics locaux». Un intitulé qui en dit long sur cette situation qui laisse à désirer. Car, faut-il le rappeler, tous les mouvements de protestation au niveau local entre fermetures de route, d'APC, etc. et Dieu sait que chaque jour apporte son lot de peines, sont une expression pour dénoncer la faillite de l'Etat vis-à-vis des citoyens. Cette relation entre l'administration et le citoyen est longtemps malmenée par des représentants zélés de l'Etat qui font preuve d'un mépris sans pareille mesure des citoyens.Ainsi, en est-il des cadres et autres représentants de l'Etat à qui les citoyens reprochent, à raison, de ne savoir entendre que le langage de la violence. C'est ce qui explique en grande partie le recours des citoyens, dans tous les coins du pays, aux mouvements de rue pour se faire entendre. Comment pourrait-il en être autrement quand un secrétaire général d'une daïra dit franchement à une délégation villageoise venue dialoguer avec lui: «On est géré par la rue». Une invitation en bonne et due forme à sortir dans la rue pour espérer être reçus par l'administration. Comment pourrait-il en être autrement quand un directeur des travaux publics (DTP) d'une wilaya du centre du pays refuse de recevoir une délégation de citoyens, les fait attendre durant toute une matinée avant de les recevoir, après un appel téléphonique en provenance de la capitale, dans le couloir de sa direction.Voilà donc ce à quoi est réduite la relation des citoyens à l'administration: une relation conflictuelle traversée par une crise de confiance profonde que la rencontre d'aujourd'hui et de demain tentent de transcender. Les premiers axes de cette rencontre Ould Kabilia-walis traitent, selon le communiqué du ministère, des «voies et moyens à même d'aboutir à une amélioration sensible de cette relation, autant par la réhabilitation et le renforcement de la qualité d'intervention de l'administration locale et des services publics locaux que par l'allègement et l'harmonisation des procédures administratives». «Cette rencontre traduit la volonté affichée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales d'aller vers de nouvelles formes d'administration et de gouvernance, en privilégiant la relation de confiance entre l'Etat et le citoyen, dans le cadre de la politique de démocratie participative, de réhabilitation et d'amélioration du service public», a ajouté le communiqué. D'autres thèmes seront abordés lors de cette rencontre. Il s'agit de «la gestion des villes et des grandes métropoles», de «l'allègement et l'harmonisation des procédures administratives», le «développement des régions du Sud» et de «l'évaluation et le renforcement de la coordination intersectorielle au niveau local en relation avec le développement et l'investissement économique». La réunion devrait être sanctionnée par «des recommandations d'ordre pratique réalisables dans le très court terme et comporte, pour la circonstance, une innovation majeure, dans le sens où les walis auront à traduire, dans les faits, les réformes projetées, ainsi que les programmes arrêtés. Leurs efforts seront évalués et mesurés en conséquence», a assuré le ministère dans son communiqué.