Hécatombe. 58.376 permis de conduire retirés. 1600 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route durant le premier semestre de l´année en cours. Sans compter les séquelles physiques et morales dont souffriront certains rescapés, le restant de leur vie. Ils sont des milliers. Les dégâts matériels se chiffrent en milliards de dinars. Beurk, ça donne froid au dos en ces temps de canicule. Les causes sont multiples. Incivisme et irresponsabilité des conducteurs, état des véhicules pas toujours techniquement au point et état des routes laissant à désirer. On se croirait dans un poulailler. Auto-écoles, centres de contrôle technique, agréments: triangle des Bermudes de la circulation routière au quotidien. Le carnage est banalisé. La bataille de la route doit se mener quotidiennement. Elle est meurtrière. Elle endeuille des familles chaque jour. Est-elle pour autant perdue, définitivement, irrémédiablement perdue? En comparaison aux autres pays du Maghreb et arabe, il y a une hétérogénéité en matière de sécurité routière. Dissemblance des chiffres de l´insécurité routière, différence des réglementations ou encore hétérogénéité des politiques concernant la sécurité routière. Certains pays ont été capables de réduire considérablement le nombre de morts sur la route, d´autres sont montrés du doigt à l´instar de l´Algérie avec la peu enviable 4e place mondiale et 1ère dans le monde arabe de «l´insécurité» routière. Affaire de mentalité? Sûrement. Ailleurs, dans les pays où la personne humaine est respectée, la route n´est pas un terrain de sport où l´on se défoule au détriment des autres. Aussi, les progrès en matière de sécurité routière doivent aussi être une affaire de volonté politique. Là où les politiques ont exclu toute fatalité, là où ils ont hissé la sécurité routière au rang de priorité nationale et agi en conséquence, des résultats encourageants sont apparus. Au-delà d´une éventuelle prise de conscience populaire, seule la répression peut faire chuter les statistiques. Mais il appartient aux pouvoirs publics d´agir avec fermeté. Il ne suffit pas d´amender le Code de la route. Il est temps de songer, comme il se fait ailleurs, à la mise en place d´un système de contrôle-sanction performant, seul à même de réduire les effets de l´hécatombe routière. En outre, il est temps de mettre un terme à la prolifération de ces «boutiques» alibis pour l´obtention d´un permis de conduire de complaisance ou pour continuer à faire circuler des carcasses poussives, fumantes et polluantes.