Les «Lions Indomptables» ont fini par trouver leurs maîtres dans les Pharaons égyptiens qui confirment ainsi un précédent succès en finale de la CAN sur ce même adversaire. Cela a été, quoi que puissent en dire les puristes, un grand match entre deux équipes qui se connaissent très bien qui, tout en faisant honneur à l´Afrique, ont fait étalage d´un football sans doute peu chatoyant, comme on aime à le voir, mais un football fait de rigueur, de puissance physique et morale. Mais le match de la finale du championnat d´Afrique des nations, qui s´est déroulé au Ghana, a surtout montré l´évolution qu´a connue le football africain sur tous les plans: tactique et physique, alors talon d´Achille du football africain, quand, au plan technique, certains matchs ont été un véritable régal avec les stars ivoiriennes, ghanéennes, camerounaises et égyptiennes. Les Brésiliens d´Afrique ont ainsi fait honneur à leur réputation. Ce bonheur autour du jeu à onze aurait été complet si...Hélas dans cette fête du football africain, l´Algérie était bien la grande absente. Mais honnêtement, le football algérien avait-il sa place dans des joutes qui ont parfois atteint des sommets? La réponse est à l´évidence non! Cela est cruel à dire, mais oui, nous n´avions pas notre place dans cet aréopage footballistique de haut vol qui nous a fait rêver durant vingt jours. Comment sommes-nous arrivés à cette régression au moment où des pays africains, nettement moins nantis que l´Algérie, ont connu des progrès remarquables? Au moment où le football algérien se maintient dans les profondeurs du classement de la FIFA, des petits pays sans moyens comme le Mozambique ou le Togo devancent largement notre pays. Mais est-ce là une surprise quand le jeu à onze algérien a toujours été géré en dépit du bons sens? En fait, l´anarchie qui prévaut dans la gestion du football tant au niveau des équipes nationales qu´à celui des clubs, ne peut donner d´autres résultats que celui de fermer les portes des joutes internationales au football algérien. L´absence d´une véritable culture du sport en général, du football en particulier, a induit ces dernières années une descente aux enfers du sport algérien -toutes disciplines confondues- que rien n´est venu entre-temps relativiser. Pouvait-il en être autrement lorsque l´on constate que notre championnat de football est très faible et incapable de produire une relève attendue depuis les années 80 et l´épopée de l´EN en Espagne. Au moment où partout en Afrique le football et sa gestion se professionnalisent, en Algérie nous en sommes encore et toujours à l´heure du bricolage, comme en témoignent les péripéties du Mouloudia d´Alger, notre «Ahly» national. Mais le Ahly du Caire c´est une autre dimension du sport et une conception saine du football et de sa gestion. Et ce sont des footballeurs issus du championnat égyptien -qui ont donné à l´Egypte sa sixième couronne africaine- qui ont tenu tête à l´armada de stars africaines évoluant dans les plus grands clubs européens et mondiaux. En réalité, entre l´Egypte et l´Algérie -qui n´a jamais qualifié au mondial les petites catégories (à l´exception d´une équipe junior douée au Mondial du Japon en 1979, où il y avait les Yahi et Chaïb face à un certain Maradona)- y a pas photo. Et cela explique, en partie, pourquoi les équipes africaines avancent au moment où celles d´Algérie régressent sinon reculent sur l´échiquier africain et mondial. Aussi, la seule question qui mérite d´être posée est celle-là: l´Algérie a-t-elle les moyens d´être présente au Mondial africain de 2010?