Et c'est reparti ! Le match de la demi-finale contre l'Egypte alimente encore de plus belle les passions. Et, ce qui paraît complètement irrationnel, c'est que les supporters algériens n'ont pas l'ombre d'un doute dans leur tête quant au résultat de ces retrouvailles qui s'annoncent pourtant très incertaines compte tenu de la valeur des deux équipes. Trop d'optimisme donc de la part de nos fans qui croient dur comme fer que, battus à Omdurman au Soudan, les Pharaons ne feront, une fois de plus, pas le poids devant une sélection algérienne qui semble avoir le vent en poupe et qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin maintenant que la voie de la finale, et bien sûr du sacre africain s'est grandement ouverte devant eux. Si l'EN version Sâadane, a effectivement été la grande révélation de cette 27e CAN, il reste cependant qu'en football rien n'est acquis d'avance et qu'au contraire tout peut être remis en cause, sachant qu'un match ne ressemble jamais à un autre. Cela pour dire qu'entre la double confrontation du Caire et du Soudan et celle qui va avoir lieu ce soir, il y a une autre vérité, bien que les ambitions des deux adversaires restent intactes. Les Verts auront à cœur de confirmer leur belle ascension dans cette compétition où nos objectifs de départ étaient très réservés pour ne pas dire modestes, tandis que les Egyptiens, éliminés de la course du Mondial, se feront un honneur de laver l'affront en essayant de prendre leur revanche. Vu sous l'angle d'un quitte ou double qui nous promet des sensations à répétition, le match s'inscrit déjà dans le registre d'une finale avant la lettre dans laquelle chaque partie pense avoir ses atouts pour en sortir indemne. Pour notre équipe nationale, c'est évidemment le beau succès remporté face aux Ivoiriens qui sert de référence à une performance footballistique que la presse internationale a accueilli avec énormément d'éloges, et que tout un chacun voudrait voir se reproduire avec encore plus de panache contre les pharaons. Il y avait tout dans cette victoire algérienne que les Ivoiriens ont saluée avec beaucoup de respect : de la rigueur, de l'intelligence et du talent. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu une équipe aussi sûre d'elle, conquérante, organisée dans tous les compartiments de jeu, avec un mental de fer. Sa force, c'est aujourd'hui son état d'esprit et la solidarité de son groupe. En montant en cadence durant le premier tour de la CAN, notre sélection a gagné en solidité, en cohésion, et même en maturité. Hier, on disait que les Verts, c'était ses individualités. Désormais, on parle d'un collectif soudé qui a peut-être mis du temps pour trouver ses marques, mais qui séduit par sa personnalité sur le terrain. En somme, si la confiance des Algériens paraît par moments démesurée, elle se base en fait sur un label qui ne trompe pas. Autant de cartes donc qui peuvent ouvrir pour les Verts la perspective de la finale, pour peu qu'ils conservent la même fraîcheur physique et le même tempérament de gagnants pour surprendre leurs adversaires. Le team égyptien dont on redoute une sur-motivation pour se racheter devant ses supporters qui n'ont, à ce jour, pas encore digéré la défaite face à l'Algérie, ne se présentera pas en victime expiatoire alors qu'il a les moyens de refaire surface et de se couvrir de gloire en terre africaine. Avec un sans faute lors du premier tour, les pharaons n'ont jamais baissé de rythme pour la suite de la compétition, et ont sorti eux aussi un mondialiste en puissance, le Cameroun, bien que dans ce match ils ont eu la chance du diable en se voyant offrir deux cadeaux tombés du ciel : l'un de la part des Camerounais eux-mêmes, l'autre de la part de l'arbitre qui a validé un goal, alors que le ballon n'avait pas franchi la ligne de but. Cet exemple, parmi tant d'autres, d'erreur d'appréciation qui a coupé les jambes des Lions indomptables pourrait, soit dit en passant, inciter Michel Platini, le président de l'UEFA, à réviser son opinion sur l'installation des caméras vidéos pour plus d'équité à l'avenir. C'est bien beau de se montrer ferme contre la déshumanisation de l'arbitrage, mais quand il y a trop d'injustices, est-ce raisonnable de rester les bras croisés ? Pour revenir à l'Egypte, il faut avoir à l'esprit que c'est un double champion d'Afrique que nos capés vont affronter, autrement dit un adversaire rompu aux pressions des grands matches, qui possède une équipe d'un haut niveau international et qui, de surcroît, à plus à perdre qu'à gagner contre l'Algérie. Nous serons ainsi scotchés devant nos écrans de télé pour suivre une rencontre pas comme les autres. En espérant que cette fois-ci les services sportifs de l'Unique feront un effort pour être à la hauteur de l'événement et, comme on dit, que le meilleur l'emporte en croisant toutefois les doigts pour nos sublimes lutins.