75 pays sont partants pour signer un protocole en matière d'armements prohibés. A l'instigation des Nations unies, 75 pays venus des cinq continents dont les Etats-Unis, l'Union européenne et la...Libye signeront aujourd'hui à La Haye, aux Pays-Bas, un protocole qui, selon ses initiateurs, doit instaurer la bonne conduite contre la prolifération des armes de destruction massive. Ce code très souple, selon les mentors de la réunion, n'en sera pas moins «politiquement contraignant», selon le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Jaap de Hoop Scheffer. Sont en premier lieu concernés les missiles balistiques et les essais de leur mise au point. Ainsi, cette conférence, informelle, se veut avant tout une occasion de discipliner un domaine stratégique très complexe, d'autant que les continuelles améliorations techniques font de ces vecteurs de transport des armes de destruction massive (nucléaire, chimique, biologique) le point nodal de la prolifération des armes prohibées. Aussi, les pays signataires, voulant expérimenter leurs missiles, doivent-ils notifier à l'avance les essais qu'ils comptent effectuer. Ce code de bonne conduite, qui se veut davantage un engagement personnel de chaque Etat, dans la lutte contre la prolifération nucléaire, se garde ainsi de tout interdit. Un diplomate interrogé sur cet aspect du problème estime que «c'est un instrument faible, mais c'est ce que l'on pouvait obtenir de mieux pour l'instant. C'est un début». Un début en effet. En fait, tout part du consentement des pays impliqués dans ce processus à appliquer rigoureusement ce code de bonne conduite qui, crescendo, doit mettre chaque Etat devant ses responsabilités face à la prolifération nucléaire, chimique et biologique et des dangers qu'ils font courir à l'équilibre de la planète. Evidemment, à La Haye, aujourd'hui, chaque participant aura une pensée pour l'Irak qui, comme de juste, n'a pas été invité à cette cérémonie de signature. Toutefois, il faut bien convenir que le succès de cette initiative demeure lié à la bonne volonté des signataires à respecter les obligations contractées par l'acceptation de ce protocole. Les pays signataires sont parmi ceux qui ont aujourd'hui les capacités scientifiques et techniques de produire des missiles balistiques. La signature du code fait obligation à ses auteurs de s'engager à «faire une déclaration annuelle décrivant leurs programmes de missiles balistiques», incluant, notamment une liste des sites de lancement. Cependant certains ont refusé un tel engagement à l'instar de l'Inde et du Pakistan, engagés tout deux dans la course aux armements nucléaires. Il faut également relever le refus d'Israël de signer le code de bonne conduite prétextant le fait que la signature fait obligation de «transparence» à chaque Etat signataire. Israël, qui est aujourd'hui l'un des rares pays à n'avoir signé ni le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire de 1968) ni le Ctbt (interdiction totale des essais nucléaires de 1995) ne veut pas non plus du code de bonne conduite, alors que, c'est un secret de Polichinelle, Israël est le huitième pays nucléaire du monde outre les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, le Pakistan et l'Inde. Le paradoxe en fait du désarmement de l'Irak est qu'il n'a pas été prouvé, jusqu'ici, qu'il possède l'arme nucléaire si, effectivement, il en a les capacités technologiques et scientifiques. Et c'est Israël, qui, au plan de la détention des armes de destruction massive, constitue un danger des plus graves pour la sécurité et la paix dans le monde, n'est d'aucune manière inquiété ou exigé de lui de se conformer aux traités internationaux en la matière. Car, l'Etat hébreu continue à échapper à tout contrôle par la communauté internationale de ses armes de destruction massive. Israël refusant même à maintes reprises que l'Aiea (l'Agence internationale de l'énergie atomique dépendant de l'ONU) puisse contrôler la centrale de Dimona dans le désert du Néguev. Il faut bien relever, dans ce contexte, le silence tacite de la communauté internationale quant au danger, au même titre que l'Irak, que présente Israël pour la sécurité du monde.