«Faites attention, le ministre peut vous rendre visite aujourd'hui, soyez prêts (...)» En dépit de certaines carences, c'est l'utilisation saine, rationnelle des infrastructures et des budgets faramineux qui fait cruellement défaut au niveau des cités universitaires. Mercredi 15e jour du ramadan vers 11h 30, un coup de téléphone, provenant de l'Onou, réveille les administrations de leur léthargie et retentit sur les portables des directeurs. Juste le temps de faire un rapide nettoyage, au niveau de la cuisine, le centre névralgique des cités U, en ce mois de ramadan. Pour le reste, la gestion n'est pas à l'ordre du jour, les douches et les sanitaires: le problème de l'eau est national, les chaînes interminables des étudiants, ça fait partie du décor. «Allah ghaleb ya taleb», le ministre ne va pas s'enquérir de tous ces «petits problèmes» car ce qui l'intéresse aujourd'hui, ce sont les marmites de la chorba. «Sommes-nous tombés si bas pour qu'un ministre de la Recherche scientifique se voie amené à remuer les marmites de la chorba?» s'indigne un cadre au ministère de l'Enseignement supérieur ayant requis l'anonymat.