En évoquant l´idée de «partenariat politique» à la veille du sommet des partis de l´Alliance présidentielle dont il fait partie, Bouguerra Soltani lance plusieurs messages à qui veut l´entendre. L´idée reflète les tiraillements dont il fait l´objet à l´intérieur même de son parti. Il est facile de comprendre ce que lui reproche «l´aile Menasra» comme on l´appelle. Ces voix lui signifient qu´il faut en finir avec le soutien inconditionnel au Programme présidentiel. Que le MSP a son propre programme à défendre. Que sa mise entre parenthèses au profit de «l´Alliance» commence à bien faire. Ces mêmes voix considèrent qu´il est temps d´exiger une contrepartie. Des concessions. «Je te soutiens, d´accord! mais que m´apporte ce soutien?» semblent-ils dire au premier magistrat. Tout comme si ils avaient jusque-là fait de l´action caritative en entrant dans l´Alliance. Oubliant par là avoir bénéficié de portefeuilles ministériels qu´ils ont rentabilisés à n´en plus pouvoir. En appliquant l´entrisme, cette ruse chère au défunt Nahnah. Allez voir les ministères gérés par le MSP. Par doses successives et au fil des années, tous les titulaires de poste, du sommet à la base, ont été poussés à la porte et remplacés par des sympathisants du parti quand ce n´est pas carrément des militants. Ils y ont appliqué leur «article 120». L´opération étant maintenant terminée, les dirigeants du MSP veulent plus. C´est ce qu´ils appellent le «partenariat» qui, comme son nom l´indique, n´est rien d´autre que du «donnant-donnant». C´est ainsi qu´ils veulent conditionner leur maintien dans l´Alliance, pour le prochain mandat présidentiel. Pour l´obtenir, ils font monter la sauce en agitant la menace d´avoir leur candidat à la prochaine présidentielle. La technique est usée. Elle consiste très simplement à dire que «si vous voulez garder notre soutien, il faudra nous donner plus!». Ce plus pourra être soit d´avoir plus de portefeuilles (pour plus d´entrisme), soit d´intégrer au Programme présidentiel, une partie du programme du MSP. Il faut dire que c´est depuis la révision de la Constitution que la machine de ce parti s´est emballée. Les droits politiques accordés à la femme les inquiètent au plus haut point. Ils y voient, comme suite logique, une «révision» du Code de la famille. Il serait, en effet, pour le moins incongru d´avoir à terme une femme à la tête de l´Etat qui, pour des actes civils, serait toujours obligée de s´en remettre à son tuteur. Des ministères de souveraineté comme la Justice ou l´Intérieur, les rassureraient mieux si ils leur étaient confiés. C´est ce qu´ils appellent un «partenariat». Il faut y voir pourtant un coup de poker. Ce qui est loin d´être un jeu «à qui perd gagne». Il n´est pas rare d´en sortir complètement ruiné.