Les trois partis de l´Alliance mènent actuellement une intense activité autour de la prochaine élection présidentielle. Ils multiplient les réunions en vue de préparer la meilleure campagne électorale qui soit pour leur candidat: le président sortant. Un président sortant qui n´a pas encore (à supposer qu´il le fasse) annoncé officiellement sa candidature. Ce qui n´a pas l´air d´affecter l´enthousiasme avec lequel s´activent ces trois principaux partis. D´aucuns soutiennent que la candidature de Bouteflika est archisûre et que si celui-ci tarde à l´annoncer, c´est pour mieux se faire désirer. D´autres avancent le calcul politique. Quant à la troisième hypothèse, qui voudrait qu´il se donne le temps de réfléchir encore avant de prendre sa décision, personne ne l´aborde. Pourtant, il faut savoir que dans la solitude du pouvoir qui est le côté pile de la fonction de chef de l´Etat, très peu de personnes, sinon personne, peuvent se targuer d´être dans la confidence avant l´heure. Il y a de quoi réfléchir jusqu´à la dernière minute, jusqu´à la dernière seconde. Le prochain mandat n´a rien à voir avec les précédents. Il s´annonce des plus difficiles. Un nouveau rapport de force à l´échelle mondiale que l´agression contre Ghaza a mis à nu. Une crise économique mondiale sans précédent. Une chute du prix du baril qui rappelle celle de 1986. Donc, des recettes divisées par quatre. Un programme de développement très ambitieux, lancé avant la crise et pour lequel il faudra «jongler» pour le mener à terme. Une politique sociale inachevée et très budgétivore. Une relance culturelle tout autant budgétivore mais qu´il est dangereux de stopper tant l´épanouissement des individus formant la société en dépend. Une réforme sportive qui cherche ses marques. Etc, etc. D´innombrables dossiers, les uns plus sensibles que les autres attendent la prochaine mandature. Pourquoi, dans de telles conditions, ne pas envisager que le Président Bouteflika ne soit pas tenté de s´en tenir à ses deux mandats incontestablement réussis? De terminer en beauté plutôt que d´accepter d´affronter de nouvelles et très sérieuses difficultés qui s´annoncent? L´unique raison est patriotique. La même qui anime les trois leaders des partis de l´Alliance à l´inciter à se représenter plutôt qu´à laisser la place. Ce qui leur permettrait, ce qui est légitime, de se porter candidats eux-mêmes. Comme grosses pointures, comme disent les adversaires du Président Bouteflika, ils sont tout indiqués. Oui, il faut avoir cette haute conscience de l´intérêt général pour accepter d´aller au «casse-pipe» comme le Président Bouteflika ou freiner ses ambitions personnelles comme Ouyahia, Belkhadem et Soltani. Les compétiteurs comme Hanoune, Touati, Rebaïne et les autres incitent eux aussi au respect en acceptant d´affronter les urnes. On ne peut, malheureusement, pas en dire autant de ceux qui attendent tranquillement que «l´alternance pour l´alternance» les installe aux commandes. Comme dans un manège.