Bien capricieux, l´été, cette année! Un jour de ciel bleu pour deux jours de grisaille. Malgré cette petite valse-hésitation, on finit par sentir arriver la belle saison en cette mi-mai. Belle saison de vacances. Donc et juste après les examens, pas très loin d´ailleurs, les Algériens feront leurs valises. Car c´est cela les vacances. C´est partir. La bonne question est de savoir où? Pas besoin de trop se fatiguer les méninges pour savoir que la première destination cette année encore sera pour le plus grand nombre, la Tunisie. Pour au moins une raison. Parmi toutes les destinations attirantes en termes de qualité prix, la Tunisie offre l´avantage unique de pouvoir s´y rendre par route. C´est plus économique que l´avion ou le bateau. Le dernier Salon des vacances, de loisirs et de bien-être qui s´est tenu à Alger a confirmé cette tendance. Tant mieux pour nos amis Tunisiens et tant pis pour nous! Tant que nous n´aurons pas notre propre tourisme nous ferons la joie de nos voisins. C´est ainsi et pas autrement. Il n´y a pas de miracle à attendre. Visiblement, nous attendrons longtemps car rien n´est fait par notre ministère en notre direction, pour faire profiter les nationaux des atouts paradisiaques de notre pays. Ce sont plutôt les étrangers qui l´intéressent en premier. Il fait tout pour leur vendre la destination Algérie. Il envoie des «vendeurs» à toutes les foires internationales. A coups de devises, bien sûr. Mais le résultat reste maigre pour ne pas dire nul. Comment en serait-il autrement? Il ne faut pas être super-intelligent pour comprendre que les étrangers ne seront jamais intéressés pour passer leurs vacances dans notre pays quand nous-mêmes nous regardons ailleurs. Comment voulez-vous qu´un étranger puisse accepter de séjourner dans un hôtel que nous fuyons. Trop cher, pas nickel du tout, sans restauration alléchante et le sourire en moins. La seule vraie stratégie aurait consisté à cibler d´abord la «sédentarisation» du touriste algérien et ce n´est qu´une fois cette «sédentarisation» atteinte qu´il est alors envisageable d´affiner notre tourisme en direction de l´étranger. Chez nous, on s´évertue à faire l´inverse. Comme toujours. Au-delà des structures, de l´accueil et autres services directement liés au tourisme, il y a également tout un environnement (c´est le cas de le dire puisque le ministère du Tourisme s´occupe aussi de cela) à assainir. Prenez les moustiques. Qu´a-t-on fait pour nous épargner leurs désagréables piqûres? Rien. Ce n´est pas encore tout à fait l´été mais déjà ces bestioles empoisonnent nos nuits. Chacun sait qu´il faut les combattre au printemps, au moment des pontes. A l´état de larves. Eh bien non! Au printemps nos responsables s´inquiétaient plus du changement climatique et des émissions de gaz à effet de serre. Cela fait plus chic. Tant pis si le choc c´est la population qui le prend. Nous n´avons pas le droit, sous prétexte de bonne santé financière, de faire de mauvais placements. De ne pas réduire les dépenses publiques. Surtout quand elles sont inutiles. Dans l´état actuel des choses et en étant très large, un secrétariat d´Etat au Tourisme aurait été amplement suffisant. Par contre, un ministère de l´hygiène auquel on rajouterait l´environnement (qui n´est que l´aboutissement d´une bonne hygiène) relève du simple bon sens. De quel tourisme peut-on parler avant des sanitaires irréprochables dans tous les lieux publics? Vouloir décrocher la lune quand on ne sait pas utiliser notre soleil est tout simplement pathétique. Mais surtout irresponsable.