Algériens et Egyptiens se retrouvent ce soir au stade Tchaker de Blida autour d´un ballon rond. Pour les 22 joueurs qui seront sur le terrain, l´unique objectif est de gagner! C´est naturel de vouloir gagner, c´est dans la norme sportive que de vouloir gagner, mais dans un tel challenge, il y a également un vainqueur et un vaincu. Mais encore faut-il que cela se fasse dans les règles. Aussi, il est important, surtout pour les supporters des Verts, d´observer le minimum de fair-play, tout en soutenant sportivement son équipe. L´important est certes de gagner et en la circonstance, la devise du baron de Coubertin - fondateur des Jeux olympiques modernes - selon lequel l´important est de participer, n´est plus de saison, tant le sport est devenu aujourd´hui un phénomène non plus seulement de société, mais universel où se brassent des milliards de dollars. La philosophie du baron de Coubertin n´a plus cours, ne peut plus être en cours. Les choses ont changé et gagner, quels qu´en soient le prix ou la manière utilisée, est devenu le leitmotiv des joueurs, dirigeants sportifs et supporters. Aussi, participer à la Coupe du Monde - d´autant plus qu´elle se déroulera pour la première fois depuis sa création, en terre africaine, plus précisément en Afrique du Sud - voilà une opportunité qu´aucun pays africain (qualifié pour le tour final) ne veut dilapider. Il est patent que tous les concurrents africains veulent y être, plus particulièrement les Algériens et les Egyptiens sevrés, depuis de longues années, de telles joutes footballistiques mondiales. Le sort a voulu qu´Algériens et Egyptiens tombent dans le même groupe. Il faut faire avec et tenter de gagner le «ticket» pour l´Afrique du Sud grâce au savoir-faire technique et tactique de leurs capés et uniquement par ce savoir-faire. Car si le fair-play doit régner dans les tribunes, il doit également l´être sur le terrain. Alors, les joueurs se doivent de garder leur calme et leur sang-froid, qu´ils ne se laissent pas dominer par l´importance de l´enjeu qui est encore la meilleure manière de perdre contenance et plus grave, la partie. Or, Algériens comme Egyptiens, même si le chemin est encore long, ne semblent avoir d´autre choix que celui de remporter la victoire, poussés qu´ils sont par leurs supporters, par la recherche de la suprématie ou plus simplement par le «nif» célèbre, «rajla» dans les chaumières arabes. Or, si jamais une question de suprématie, entre ces deux nations soeurs, doive se poser, il convient qu´elle le soit uniquement sur le terrain et avec les règles propres à ce jeu, par singulièrement, le respect de l´adversaire, excluant tout autre recours extra-sportif, comme la violence et l´antijeu. Aussi, le «Onze» algérien et égyptien, qui pénétreront ce soir sur le terrain du stade Tchaker à Blida, se doivent de soutenir l´excellence de la réputation sportive qui est celle de l´Algérie et de l´Egypte, considérées parmi les meilleures formations africaines de football. L´Algérie doit gagner ce challenge sportivement, sans sous-estimer, ni surestimer outre mesure notre adversaire du jour. La victoire n´en sera que plus goûtée, car elle nous rappellera l´épopée de l´équipe nationale de 1982 face à l´Allemagne? grandissime favori du Mondial espagnol qui ne cédera que devant...l´Algérie et l´Italie en finale. L´Egypte ce n´est certes pas l´Allemagne, mais sur le papier, les «Pharaons» pénétreront sur le terrain de Blida en favoris. Aux Ziani, Antar-Yahia et autres Belhadj et Gaouaoui de montrer qu´ils ont de qui tenir et que les leçons administrées à l´Allemagne par les Dahleb, Cerbah, Madjer et autres Belloumi et Assad ont été bien retenues. Que les nôtres gagnent cette nouvelle épreuve, ne serait-ce que pour démentir la «mort» du football algérien, mais que cela soit fait dans les règles de l´art et dans le fair-play le plus total.