L'ensemble des prisonniers (délégués et manifestants) a adhéré au mot d'ordre. Incarcérés pour certains avant le 10 octobre et pour d'autres depuis le 10, plus de 20 détenus du mouvement citoyen à Béjaïa observent une grève de la faim illimitée pour protester contre «leur emprisonnement jugé arbitraire» et pour exiger leur «libération sans condition et immédiate». Sept d'entre eux sont délégués de la CICB tandis que les autres sont des manifestants arrêtés en flagrant délit. Ces derniers sont, pour la plupart, jugés et condamnés à des peines allant de deux à six mois de prison ferme. L'ensemble des détenus (délégués et manifestants) a adhéré au mot d'ordre de grève de la faim qui, faut-il le souligner, traduit le désarroi ces prévenus depuis le 10 octobre dernier. Un désarroi né essentiellement de la démobilisation qui touche depuis quelque temps toutes les actions de la CICB, entreprises en riposte aux décisions du pouvoir. La solidarité citoyenne n'en finit pas de s'effilocher, les détenus voient d'un mauvais oeil l'avenir et redoutent, selon une source familiale, des peines fortes dans le cas où leur procès viendrait à se tenir dans les plus brefs délais. De leur côté, les délégués de l'intercommunale comptent, comme à leur habitude, se réunir ce week-end en guise de soutien aux grévistes et préparer la marche des délégués prévue pour le 10 décembre prochain. Notons que parallèlement à tout cela, les émissaires du pouvoir continuent leur contact avec les personnalités et les délégués du mouvement en vue de trouver une issue à la crise qui perdure en Kabylie. Si jusque-là on estime positifs les résultats des premiers contacts, il n'en demeure pas moins que l'essentiel sera connu bientôt à travers des comptes rendus détaillés.