C'est pour la deuxième fois depuis leur arrestation que les détenus de Béjaïa — délégués et manifestants — recourront à une telle action pour “exiger leur libération”. Les détenus du mouvement citoyen de Kabylie à Béjaïa — plus d'une vingtaine de personnes arrêtées et incarcérées à la prison d'El-Khemis depuis le 5 octobre dernier — ont décidé d'entamer un mouvement de grève de la faim illimitée dès aujourd'hui. C'est ce qui nous a été affirmé, hier, par des membres des familles des détenus après leur avoir rendu visite à la maison d'arrêt de Béjaïa. C'est la deuxième fois depuis leur détention que les “locataires” d'El-Khemis recourront à une telle action afin d'“exiger leur libération”. La première fois qu'ils ont observé une grève de la faim, c'était à la mi-octobre dernier. Après huit jours de grève de la faim, les détenus ont dû arrêter leur mouvement à l'appel des délégués de la CICB qui leur ont demandé de mettre fin à leur action, jugeant que la CICB n'a pas mené d'actions éclatantes pour leur libération, notamment au chef-lieu de wilaya. C'est le reproche que les incarcérés ont signifié aux délégués de Béjaïa dans un message qu'ils leur ont adressé, à partir de la prison, la deuxième semaine de ce mois. Vraisemblablement, les détenus ont décidé ainsi de faire entendre leurs voix en annonçant cette grève illimitée. “Ce n'est pas un pouvoir qui tend l'oreille à ce genre d'actions nobles. Donc je demande à nos frères et camarades détenus de surseoir à leur action d'autant plus que nous organiserons le 10 décembre prochain une action dans la capitale”, nous a déclaré à ce sujet Farès Oudjedi, délégué de la CICB et ex-détenu en liberté provisoire. Nos tentatives de contacter quelques avocats du collectif de la défense pour de plus amples informations sur les dossiers d'instruction des détenus sont restées vaines. L. O.