Des voix s´élèvent pour demander le report d´une semaine de la rentrée scolaire 2009. Les arguments avancés tiennent la route. Officiellement, la rentrée est prévue le 13 septembre prochain soit à la fin de la troisième semaine du mois de Ramadhan. Ce jour-là plus de 8 millions de nos enfants devront se réveiller tôt, se tirer à quatre épingles, endosser leurs sacs à dos tout neufs dans lesquels ils auront rangé quelques cahiers et stylos, pour se présenter à l´appel de leurs noms dans les cours d´école. Traditionnellement, c´est un jour de fête mêlée d´angoisse pour les plus petits et même pour leurs parents qui font l´effort, ce jour-là, de les accompagner. Or, ne nous voilons pas la face, les matins de Ramadhan sont plutôt élastiques. Les rues ne commencent à s´agiter qu´à l´heure du marché. Les inévitables veillées de ce mois rendent les réveils douloureux et les esprits peu commodes. Ceux qui sont obligés de se réveiller malgré tout pour rejoindre leur travail n´ont pas vraiment la tête «d´un jour de fête». Point d´angoisse non plus mais les nerfs à fleur de peau par la fatigue, le jeûne ou le sevrage en caféine et en nicotine. Quand c´est tout cela à la fois, bonjour les dégâts! Voilà pour le premier argument de la fameuse matinée d´une bonne rentrée scolaire. Un argument que des esprits plus radicaux pourraient rejeter. Mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle quand on sait qu´une semaine après c´est l´Aïd El Fitr? Quand on sait que c´est une fête familiale qui se passe hors des villes qui se dépeuplent ces jours- là. Quand on connaît les aléas (en passe d´être réglés mais pas tout à fait encore) des transports publics. Faire fi de ces réalités et maintenir la rentrée comme prévu, c´est se garantir un taux d´absentéisme record. Des enseignants et des élèves. C´est-à-dire aller vers une fausse rentrée. La vraie se fera naturellement après l´Aïd. Contre un tel phénomène social, le Journal Officiel ne peut que se mettre en porte-à-faux, s´il n´est pas corrigé. Pour le reste, à savoir le cumul des dépenses engendrées par les vacances, les mariages, le Ramadhan sans compter le remboursement des dettes et pour clore, l´achat des affaires scolaires, la rentrée fixée au 13 ou au 22 septembre, c´est kif-kif. A la différence cependant que les tracas de cette «facture» ne peuvent pas être sans incidence sur des comportements caractériels et que si l´on veut une rentrée scolaire la moins «orageuse» possible, il serait nettement plus sage de la fixer lorsqu´elle pourra être précédée d´un bon petit-déjeuner. Pour parfaire, un tout petit effort supplémentaire serait bienvenu: faire parvenir, à temps, vraiment à temps, aux familles des trois millions d´élèves qui y ont droit, l´indemnité scolaire de 2000 DA. Un geste, une bouffée d´oxygène qui agira contre la déprime et aidera à rendre le sourire. Quant à la semaine du report, celle-ci dispose de 365 solutions pour être rattrapée. En tout état de cause, fixer la date de la rentrée n´est pas, ne doit pas être seulement lié à des considérations administratives. L´aspect humain y a aussi sa part. La plus importante d´ailleurs.