Ahmed Nazif, le Premier ministre égyptien a demandé par téléphone, dimanche dernier, à son homologue algérien Ahmed Ouyahia d´assurer la sécurité des Egyptiens présents en Algérie. Encore une preuve que le gouvernement égyptien n´a pas la conscience tranquille. Qu´il a laissé ses citoyens commettre l´irréparable sur son sol contre les Algériens et c´est ce qui explique ses craintes. Tout comme le fils du chef de l´Etat égyptien qui va présenter les excuses de son pays à la délégation algérienne pour l´agression commise sur la route de l´aéroport alors que dans le même temps, les journaux gouvernementaux récusent les faits et accusent les joueurs algériens de s´être fait, eux-mêmes, violence. Alors, on ne peut se retenir de dire à ces dirigeants égyptiens qu´ils doivent veiller à leur réputation. La Fifa ne les trouve plus crédibles. Elle exige d´eux des «écrits». Rien n´y fait. Avant que l´encre ne sèche, ils laissent faire une énième fois, à la fin du match. Et cela malgré le score favorable à leur équipe. On imagine combien la situation aurait basculé dans le tragique s´ils avaient perdu le match. Les films qui circulent sur le Net ne leur laissent aucun moyen de défense. Pourtant, pas une voix officielle égyptienne ne s´est excusée par «écrit». Pour des descendants d´une grande civilisation, comme ils aiment à le répéter, il y a de quoi douter qu´ils ne l´aient pas depuis «vendue au diable». Que Ahmed Nazif se rassure; nos ancêtres nous ont toujours enseigné la sacralité de la protection due aux étrangers lorsqu´ils sont chez nous. Une sacralité comprise dans notre légendaire hospitalité. Certes, quelques jeunes meurtris par ce qui est arrivé à leurs copains partis au Caire voir un simple match, ont passé leurs nerfs sur des locaux commerciaux appartenant à des Egyptiens. Mais jamais, au grand jamais, il ne leur viendrait à l´esprit de s´en prendre aux personnes invitées ou même qui se sont invitées chez eux. Cela n´est «écrit» nulle part mais transmis de génération en génération. Voilà notre civilisation. Mais qu´on y prenne garde, il ne faut surtout pas prendre ceci pour de la faiblesse. Il n´est pas dans notre civilisation de tendre l´autre joue à quelqu´un qui nous cogne. Ce qui serait plutôt une tare. Alors rassurez-vous M.Nazif! Si vous et vos citoyens savez rester dans les limites de la correction, vous n´avez aucune crainte à avoir. Dans le cas contraire, effectivement, il ne vous restera que le recours à notre Premier ministre pour en appeler à la puissance publique pour votre protection. Ce que vous n´avez pas assuré à nos concitoyens qui étaient sur votre sol, soit dit en passant. Vous avez fait la sourde oreille à leurs souffrances. Demain, Algériens et Egyptiens se retrouveront à jouer la qualification à Khartoum. Cette capitale du Soudan dont le peuple a toujours en mémoire la toute dernière position de votre pays et du nôtre. Une position solidaire franche et déterminée avec laquelle nous avons rejeté catégoriquement la décision de la CPI qui s´est permis de lancer un mandat d´arrêt international contre le chef de l´Etat soudanais. Par contre, quand on est «assis entre deux chaises» comme vous savez si bien le faire, votre position fut de déclarer l´exécution du mandat d´arrêt «inopportun». Reste plus qu´à attendre le moment «opportun». Comme vous pouvez le constater, nous n´avons pas, nous, jeté aux orties nos valeurs civilisationnelles. Alors, n´ayez crainte pour vos expatriés en Algérie tout en essayant de vous rendre plus crédibles et donc respectables.