Lapidations, invectives, guets-apens, traquenards, oppro bres sur les supporters femmes et peut-être même mort d'hommes, tels sont les faits d'un piège sauvage aux couleurs cauchemardesques, qui se sont abattus telle une chape de plomb sur les supporters algériens. Le traquenard est sciemment dressé par les cairotes au vu et au su de tout le monde. L'impassibilité et l'incitation au lynchage des services de sécurité sous le commandement direct du ministre de l'Intérieur laissent perplexe. «L'embuscade» ayant eu pour théâtre la capitale égyptienne n'est pas une vue de l'esprit, c'est une réalité féroce sans précédent vécue dans leur chair par les Algériens chez leurs hôtes du Caire. Minimisant, banalisant et dénaturant à souhait les faits et comme si de rien n'était, les autorités d'Oum-Eddounia, toute honte bue, osent exiger la protection de leurs ressortissants. Cette cacophonie, pêle-mêle, cache mal les scrupules trop tardifs des Egyptiens qui auraient dû maîtriser leur haine. Où était le Premier ministre égyptien Ahmad Nazif, quand leurs «chers frères algériens» se faisaient terroriser sans aucune protection au Caire. Ce dernier a eu le culot d'appeler avant-hier soir son homologue algérien Ahmed Ouyahia «dans le cadre des contacts en cours pour assurer la sécurité des Egyptiens qui résident en Algérie», a affirmé l'agence de presse égyptienne, Mena. Selon la même agence, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, s'est hasardé dans la même démarche hypocrite dans un entretien téléphonique avec son homologue algérien, Mourad Medelci. Ces contacts ont été entrepris «après des informations faisant état d'attaques menées contre des Egyptiens travaillant en Algérie et contre le bureau d'Egypt Air à Alger et le siège national de l'opérateur Djezzy à Dar El Beïda», a indiqué l'agence. La molle réaction des autorités algériennes traduit un laxisme qui ne dit pas son nom, selon quelques observateurs. Les attaques contre les Egyptiens sont intervenues après les témoignages vivants sur «la boucherie» et le choc subi au Caire et rapportés par les supporters rescapés de retour en Algérie. Dans cette totale confusion, la presse égyptienne poursuit sa campagne d'intox et de mensonges. Cette dernière a mis «ces incidents» collatéraux sur le compte de la presse algérienne, laquelle aurait publié «des informations erronées sur le décès de supporteurs algériens en Egypte. De même que l'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar, a affirmé dimanche qu'aucun supporteur algérien n'avait trouvé la mort après le match de football comptant pour la qualification au Mondial 2010 ayant opposé samedi au Caire les équipes d'Algérie et d'Egypte. «Le gouvernement égyptien nous a informés sur les blessures de onze Algériens, qui ont quitté l'hôpital après avoir reçu des soins», a-t-il encore indiqué. L'ambassadeur algérien a également démenti les informations rapportées par certains médias, selon lesquelles «les corps de six victimes sont arrivés à l'aéroport international Houari-Boumediene d'Alger». Dans le même ordre d'idées, le porte-parole du ministère égyptien de la Santé, Abderrahmane Chahine, a également démenti tout décès parmi les Algériens. Les deux pays ont néanmoins, fait état de plusieurs supporters des deux nationalités blessés. Par ailleurs, 10.000 est le nombre des supporters algériens qui se rendront à Khartoum pour assister au match d'appui.