Avec la complicité de transporteurs nigérians, ils ont traversé la frontière algérienne par le Sud. Plusieurs Pakistanais se sont infiltrés en Algérie, ont révélé, à L'Expression, des sources sûres. Fortement soupçonnés d'être affiliés à Al-Qaîda de Oussama Ben Laden, les clandestins se sont introduits dans le territoire national à partir du Niger, à bord de camions appartenant à des routiers nigérians. Nos sources affirment que quelques individus de ce groupe ont été interceptés par les services de sécurité et mis en détention pour émigration clandestine. Cependant, il y a de fortes chances pour que le dossier évolue à mesure qu'avancent les investigations enclenchées par les services de renseignement. L'enquête diligentée fait état, relèvent nos sources, de l'existence d'un véritable réseau dont la mission est de réunir toutes les conditions nécessaires pour recréer une autre base de Al-Qaîda, avec pour champ d'action de vastes territoires qui chevauchent les frontières de plusieurs pays africains, dont l'Algérie. L'objectif de l'organisation de Ben Laden est de faire en sorte de s'assurer de nombreuses bases de repli dans une région du monde, très difficile à surveiller du fait de l'immensité du désert africain et surtout de l'incapacité matérielle dans laquelle se trouvent tous les Etats pour effectuer des contrôles systématiques de leurs frontières respectives. Cet état de fait, insistent nos sources, a encouragé les dirigeants de Al-Qaîda à envoyer des responsables à l'image de Abdelwahid Ahmed Alwan, mais aussi des hommes de troupe, comme semble le confirmer l'entrée en Algérie d'individus qui, traditionnellement, n'ont jamais considéré notre pays comme une nation d'émigration. La présence, en juillet dernier, du représentant d'Al-Qaîda dans la zone sahélo-maghrébine, Imad Abdelwahid Ahmed (alias Abou Mohamed), abattu en septembre lors d'un accrochage à Marouana, dans la wilaya de Batna, confirme définitivement, dans ce cas, les liens entre le Gspc et l'organisation transnationale de Ben Laden. Le financement de cette organisation, qui, nous dit-on, est en train de se mettre en place dans certains pays africains limitrophes de l'Algérie, est assuré grâce à des connexions établies avec les réseaux des trafics de drogue déjà structurés, ainsi que des seigneurs du trabendo. D'ailleurs, un bureau appartenant à un mouvement se dénommant Daâwa oua tabigh aurait déjà été ouvert, au début de l'année, par un terroriste de nationalité égyptienne installé au Niger. Ce mouvement, qui serait composé d'environ 150 éléments, serait chargé surtout de l'approvisionnement en armes du groupe de Mokhtar Belmokhtar, implanté dans le Grand Sud algérien. Ce genre de relations prouve, si besoin est, le lien qui existe entre les organisations terroristes basées dans des pays du Sahel et frontaliers de l'Algérie et qui sont, d'une manière ou d'une autre, proches d'Al-Qaîda.