Le Gspc a été classé parmi les premières organisations qui alimentent la nébuleuse d'Al Qaîda. Sous la forte pression américaine, la Syrie tente de se démarquer des assertions de collusion avec la résistance irakienne. Elle démontre sa collaboration dans la lutte antiterroriste. Les militaires et les gardes frontières syriens affirment avoir intercepté 163 islamistes algériens qui tentaient de s'infiltrer clandestinement en Irak entre la chute de Baghdad en avril 2003 et le début du mois de décembre 2005. Les combattants étrangers arrêtés auraient été remis à leurs pays d'origine soit par le biais de leurs ambassades, soit par celui de «canaux de sécurité». Ce chiffre avancé par les services diplomatiques de Damas et rendu public par l'hebdomadaire international Jeune Afrique l'intelligent daté du 8 au 14 janvier, classe l'organisation islamiste algérienne, le Gspc, en troisième position parmi celles qui alimentent la nébuleuse d'Al Qaîda et la résistance irakienne. En effet, parmi les 1 315 extrémistes arrêtés à la frontière syro-irakienne, figurent en première position les islamistes jordaniens avec 299 éléments, suivis de 263 Saoudiens et en troisième position les Algériens avec 163 islamistes. Viennent ensuite, 155 Tunisiens, 119 Yéménites, 86 Libyens, 71 Soudanais, 60 Libanais, 35 Marocains et 22 Egyptiens. Le rapprochement et «les échanges» entre l'organisation de Ben Laden et les extrémistes algériens remontent à des années bien avant la création du Gspc et au début de la résistance en Irak contre les forces de la coalition. La ruée «d'Afghans arabes» vers l'Algérie remonte au milieu des années 90, avec le début du terrorisme. En effet, des sources sécuritaires avancent que vers l'année 94, Oussama Ben Laden s'était proposé d'apporter une aide militaire à la guerre sainte en Algérie que menaient alors les extrémistes du FIS dissous. Selon ces sources, Ben Laden s'est engagé auprès de la direction de l'ex-FIS à lui accorder une aide à travers l'acheminement d'un renfort de plus de 300 terroristes de nationalités libyenne, égyptienne et tunisienne, ayant d'abord subi une formation paramilitaire dans les camps de Peshawar, au Pakistan. Mais c'est avec l'élimination en septembre 2002 de l'émissaire de Ben Laden en Algérie, par les services de sécurité algériens, que la connexion a été faite entre Al Qaîda et le Gspc. Plus tard, Hassan Hattab aurait fait allégeance à l'organisation de Ben Laden. Cette subordination n'a jamais été confirmée. Pour les Américains, Hassan Hattab est en usurpation de qualité. Selon un rapport américain sur le terrorisme dans le monde, rendu public en avril 2005, la connexion entre les deux organisations terroristes n'a pas été véritablement établie. Le document a en effet rapporté qu'il n'y a aucune preuve tangible de collaboration entre les deux organisations terroristes, Al Qaîda et le Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). «Le nouveau chef du Gspc en Algérie a annoncé son affiliation à Al Qaîda, mais il n' y a aucune preuve qui confirme l'aide d'Al Qaîda au Gspc», est-il écrit dans ce rapport d'environ deux cents pages qui a consacré de longs passages au réseau de Ben Laden. «Dans certains cas, Al Qaîda a essayé d'enrôler d'autres groupes extrémistes sous sa bannière, tandis que dans d'autres cas, les groupes ont réclamé l'allégeance à Al Qaîda en dépit du peu de preuves de toute connexion avec les chefs d'Al Qaîda», a jouté le rapport américain. Passant au crible pratiquement toutes les organisations terroristes qui agissent sur la planète, le rapport n'a pas tari d'éloges sur l'Algérie qui a mené une guerre implacable contre le terrorisme durant plus de dix ans. «Le soutien des USA à l'Algérie dans sa guerre contre le terrorisme est fort et continu», souligne le document notant par ailleurs que «l'Algérie a remporté des victoires impressionnantes contre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) et les Groupes islamiques armés (GIA).» Dans leur rapport, les Américains ont rapporté que l'Algérie a arrêté plus de 400 terroristes appartenant au Gspc et aux GIA pendant l'année 2004. Selon les autorités algériennes, moins de 800 terroristes restent actifs en Algérie, sur les 28.000 terroristes qui activaient au milieu des années 90.