Nous ne serons sans doute pas champion du monde en Afrique du Sud. Mais la première édition africaine du Mondial de football sera marquée par des changements dans les règles de jeu dans lesquelles l´Algérie n´aura pas été pour rien. En effet, à observer l´évolution qu´ont connue les lois de jeu décrétées par l´International Football Association Board, (IB, législateur des règles de jeu du football), on s´aperçoit que l´Algérie est à l´origine de certains de ses amendements, ou en est la raison, pour certains autres, intervenus ces dernières années. Le plus médiatisé de ces changements consiste dans la programmation le même jour et à la même heure du troisième match du premier tour de la Coupe du Monde. En effet, ce changement est la résultante directe du «match de la honte» entre l´Allemagne et l´Autriche qui se sont entendues pour se qualifier, au détriment de l´Algérie, la privant d´un passage au deuxième tour lors de la Coupe du monde 1982 en Espagne. Une Algérie pourtant snobée par les bookmakers, considérée pas du tout au niveau d´un Mondial. Or, les Verts se sont permis de terrasser, à la régulière, la «kolossale» Germanie. Le match entre les cousins germains est de fait entré dans les annales du football comme étant le match le plus déloyal qu´avait connu la Coupe du Monde depuis sa création en 1930. Comme ironisait l´entraîneur national de l´époque, Mahieddine Khalef, cela a été un honneur pour l´Algérie que deux grandes nations du football aient été amenées à tricher pour pouvoir accéder au second tour. La loi «Algérie» sur le troisième match du premier tour de la World Cup, voulait ainsi rationaliser le jeu à onze et imposer la loyauté parmi les participants. L´autre changement important intervenu dans les règles de jeu de l´IB, date de quelques semaines seulement et concerne le tir du coup de pied de réparation (penalty). Ainsi, il est désormais interdit pour le footballeur chargé de tirer le penalty de feinter le tir, comme cela à été le cas lors de la demi-finale de la CAN...Algérie-Egypte, lorsque le tireur égyptien avait déstabilisé le gardien de but algérien, Chaouchi, en se reprenant par deux fois avant de tirer. Dès lors, l´IB a été amené à amender la loi de référence du tir du coup de réparation en...rectifiant le procédé de tir afin de rendre le jeu plus loyal. En étant par deux fois victimes de la déloyauté de ses adversaires, l´Algérie aura mis à nu les failles dans les règles de la pratique du football, donnant à la FIFA de procéder aux rectificatifs nécessaires pour rendre le jeu à onze plus attractif et moins soumis à la tricherie. L´autre changement majeur apporté par la FIFA concerne l´autorisation donnée aux joueurs, qui n´ont pas porté les couleurs de l´Equipe «A» du pays d´adoption, de pouvoir opter pour le pays d´origine de leurs parents. Là encore, l´Algérie a pris l´initiative de ce texte de loi approuvé par le congrès de la FIFA aux Bahamas (3 au 9 juin 2009). Cela a permis à l´Algérie et à des pays africains, notamment, de récupérer et de relancer la carrière de nombreux jeunes. En vertu de cette loi - dite «loi Raouraoua», du nom de son promoteur, le président de la FAF - Meghni, Yebda et de nombreux binationaux ont pu rejoindre les Verts, alors qu´ils étaient laissés pour compte par leur pays d´adoption après avoir été sélectionnés dans les catégories jeunes. C´est dire que si l´Algérie n´a pas (encore) les moyens de remporter la Coupe du Monde, elle aura en revanche, puissamment et efficacement contribué, directement ou indirectement, à faire avancer le principal sport mondial vers plus de «fair-play» et de fiabilité dans le jeu. De fait, l´Algérie aura eu le mérite, ces dernières années, de faire bouger les lois rigides de l´IB. Et ce n´est pas rien!