Le «bulletin météo» des relations franco-algériennes prévoit des éclaircies. Jean-Pierre Raffarin, sénateur et ancien Premier ministre, à qui Sarkozy a confié, le 2 septembre dernier, la mission de «coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement de l´investissement français en Algérie et algérien en France», est annoncé pour le 20 février prochain à Alger. Le président français recevra, à cet effet, son envoyé spécial au début du mois prochain. Très certainement pour une mise à jour de la feuille de route de Raffarin avant son départ pour Alger. Ce sera la seconde fois que celui que la presse a surnommé «Monsieur Algérie» viendra dans notre pays. La première fois, c´était le 24 novembre dernier. Il avait rencontré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et le «Monsieur France» algérien, Mohamed Benmeradi, ministre de l´Industrie, de la PME et de la promotion de l´investissement. La première visite aura servi à identifier les obstacles à lever pour permettre à Raffarin de «doper», comme il le dit lui-même, les relations économiques entre les deux pays. Donc, le 20 février, la deuxième visite devrait être consacrée à passer à la vitesse supérieure. C´est-à-dire à plus concret. Le fait même qu´une deuxième visite ait été officiellement inscrite dans l´agenda du sénateur français, autorise un certain optimisme. Pour mieux préparer sa visite du 20 février, Jean-Pierre Raffarin a eu des entretiens avec notre ambassadeur à Paris. Selon le quai d´Orsay, une dizaine de projets «emblématiques», dans les transports, les infrastructures, l´énergie, l´industrie, les assurances et les banques font partie de la mission de l´envoyé de l´Elysée. Le même quai d´Orsay, qui se plaît à rappeler que 430 entreprises françaises sont déjà présentes en Algérie. Quand Raffarin parle de «dopage» on s´attend à d´importantes annonces car sans l´attendre, des projets «emblématiques» sont déjà finalisés. Il y a l´usine de montage des rames de tramway dont le contrat a été signé entre le groupe français Alsthom, l´entreprise du métro d´Alger et Ferrovial, filiale de la Sntf. Il y a l´assureur Macif qui s´apprête à ouvrir ses guichets en partenariat avec la SAA, la BDL et la Badr. Il y a le projet entre le groupe algérien La Belle et le français Cristal Union pour la réalisation d´une raffinerie de sucre. Il y a l´usine de verre de Saint-Gobain et l´usine de lait de Bretagne International, sans oublier l´usine de médicaments du groupe Sanofi-Aventis. Donc, il faut s´attendre à voir M.Raffarin venir avec dans ses bagages des projets, sinon plus importants, au moins de la même envergure. Mais n´en doutons pas, Jean-Pierre Raffarin est un homme politique pas un simple VRP. Il abordera avec les autorités algériennes certains problèmes politiques comme la lutte contre le terrorisme, les conflits en Afrique et, bien entendu, l´Union pour la Méditerranée. On connaîtra plus en détails les priorités actuelles du président français à l´issue de la conférence de presse qu´il donnera aujourd´hui. Ceci dit, tout laisse à penser que les gros nuages entre la France et l´Algérie ont tendance à s´éloigner pour laisser place à un ciel plus dégagé. Des prévisions «météo» qui permettraient à Jean-Pierre Raffarin de mettre plus de chances de son côté pour réussir sa mission.
