En programmant des marches suivies de sit-in le jour de l'Aïd, les délégués de la Cicb font de nouveau preuve de radicalisme. Les dernières actions entérinées par la Coordination intercommunale de Béjaïa n'ont de valeur que dans leur expression d'une radicalisation qui ne finit pas de toucher à cette structure qui va de plus en plus mal, surtout depuis le dernier scrutin des locales. En programmant des marches suivies de sit-in le jour de l'Aïd, les délégués de la Cicb font de nouveau preuve d'un radicalisme dont la portée sur le terrain a montré ses limites. «C'est à croire qu'il n'y a que les marches, grèves et rassemblements pour libérer les détenus et faire aboutir les revendications citoyennes», ironisait hier, un citoyen très au fait de la chose politique, en réaction aux décisions entérinées par les «représentants» de la population. Pressés comme ils sont par le mouvement de la grève de la faim entamé depuis mardi passé par l'ensemble des détenus et qui se poursuit toujours, les animateurs des communes encore affiliées à la CIC Béjaïa, ont une nouvelle fois remis aux calendes grecques la réflexion en optant pour les démonstrations de rue tout en étant conscient de la démobilisation et de la défection criantes des gens qui se manifestent à chaque sortie. «Pourtant le dialogue est aussi un moyen de faire libérer ces détenus», déclaraient beaucoup d'autres citoyens, allusion au dialogue ou négociations comme moyen de règlement du conflit kabyle. Même l'initiative de sortie de crise, initiée depuis quelques semaines, par les autorités, qui suscite pourtant une curiosité du citoyen, semble ne pas être du goût des animateurs qui ont opposé une «fin de non-recevoir», comme de coutume sans prendre le moindre soin de vérifier la véracité de l'information et la position de la population par rapport à ce sujet, posant une fois de plus de problème de concertation avec la base. Aux côtés des actions de terrain qui ne trouvent plus preneur parmi les citoyens, les ârchs sont en voie de perdre un autre bras de fer relatif au payement des factures de la Sonelgaz. En témoignent ces longues files d'attente constatées quotidiennement devant les agences Sonelgaz. Les citoyens règlent normalement leurs redevances électriques et ce, en dépit des rappels incessants de la Cicb pour la poursuite du non-paiement. Serait-il un désaveu à l'endroit des ârchs? Pour la majorité des citoyens, il n'y a plus de doute «la solidarité agissante et la confiance mutuelle entre le mouvement et les citoyens ne sont plus de mise». Une chose dont les animateurs font semblant de ne pas comprendre rendant encore la situation plus compliquée. Au lieu de jouer l'apaisement, certains animateurs s'évertuent à faire preuve d'autorité qui s'est effritée au fur et à mesure des erreurs accumulées provoquant la désaffection et la déception totales chez l'homme de la rue qui n'aspire plus qu'à la sérénité.