Plus d'une centaine de délégués et de citoyens ont occupé hier la voie adjacente au tribunal de Tizi Ouzou pour exiger la libération des détenus du mouvement citoyen, alors qu'un rassemblement similaire n'a pu avoir lieu, à Béjaïa où il était programmé, en raison d'un dispositif policier impressionnant et dissuasif. Ce déploiement des “forces de la répression” a fait réagir hier, dans l'après-midi, la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB). Dans une déclaration transmise à notre bureau, elle a tenu à “dénoncer le pouvoir maffieux et assassin qui a, encore une fois, mobilisé son arsenal répressif pour empêcher un sit-in pacifique (…) devant le tribunal”, une action dont les objectifs sont connus de tous : libérer les détenus arbitrairement arrêtés. Dans cette même déclaration, la CICB exhorte ces derniers, toujours en grève de la faim, à mettre fin à leur action et “met en garde le pouvoir et ses relais quant aux conséquences dramatiques qui en découleront”. Un conclave extraordinaire est prévu aujourd'hui à Semaoun. Les Coordinations des communes de la wilaya auront à se pencher sur la situation et à envisager d'autres actions. À Tizi Ouzou, en revanche, le sit-in hebdomadaire s'est bel et bien tenu. C'est au moyen de mégaphones que les délégués ont de nouveau exigé “la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen arbitrairement incarcérés par le pouvoir et véritables otages de ce dernier”. Les animateurs de cette action ont de nouveau assuré la population que “rien ne fera fléchir le mouvement même si tous les délégués seraient mis en prison”. Ils n'ont pas omis de critiquer vertement Lakhdar Bentobbal qui, dans un quotidien national, hier, a emboîté le pas à Ahmed Ben Bella en justifiant l'assassinat de Abane Ramdane durant la guerre de Libération. K. S. / K. O.