5,7% des Algériens sont extrêmement pauvres. Avec des chiffres alarmants, un rapport sur l'état de la population en Algérie, datant de décembre 2002, définit la pauvreté en Algérie comme étant «l'insuffisance de consommation alimentaire en qualité et en quantité, mais aussi une médiocre satisfaction des besoins sociaux de base». Ainsi, l'une des formes de la pauvreté matérielle est celle qui se définit par un seuil de pauvreté extrême estimé comme «la somme d'argent nécessaire pour satisfaire les besoins alimentaires minimaux, équivalant à 2100 calories par jour, soit pour 1995, 10.943 dinars par an et par personne». Par rapport à cet état de fait vécu par le citoyen algérien, le document affirme que cette situation provient des difficultés budgétaires liées à la chute du prix des hydrocarbures. En effet, les années 90 ont été marquées par l'application des accords passés avec le FMI en vue du rééchelonnement de la dette, et par la mise en oeuvre de réformes visant l'adaptation au système d'économie de marché. Au plan social, les premiers effets de ces mesures ont été, selon le rapport, la dégradation du pouvoir d'achat pour une frange importante de la population, induisant ainsi une augmentation de l'incidence de la pauvreté dans la société et une extension du chômage, en particulier pour les plus jeunes. Les dernières études réalisées par l'Office national des statistiques, en 1995, sur les niveaux de vie, estiment à 22,6 % la part de la population algérienne pauvre, soit 6.360.000 personnes, dont 5,7 % vivant dans une pauvreté extrême, soit avec un revenu annuel inférieur à 10.943 dinars par personne. C'est dire l'ampleur de la pauvreté dans notre pays. En 1988, la part de la population vivant en deçà du minimum vital étant estimée à 2,85 millions de personnes. Cette détérioration du niveau de vie de la population, explique le rapport, résulte de la dégradation du pouvoir d'achat liée à l'inflation enregistrée entre 1989 et 1997. En effet, selon les chiffres présentés dans le rapport, l'indice des prix à la consommation s'est accru au cours de cette période de 100 à 494,9, soit une augmentation de plus de 394,9 % en l'espace de huit ans. Pour la même période, l'indice des prix à la consommation alimentaire a été encore plus élevé, passant de 100 à 539,7. En ce qui concerne le volet consacré à la démographie, il y a lieu de signaler que la population algérienne a été estimée à 31,04 millions au 1er janvier 2002. Elle se situe, en terme de volume de population, au premier rang des pays maghrébins. Elle avoisinerait les 50 millions en 2050, selon les tendances observées. Parmi les facteurs responsables de l'augmentation du volume de la population, l'on relève, notamment, celui relatif à la natalité, dont le taux, indique le rapport, est longtemps resté à des niveaux très élevés, situé entre 50 et 45°/°°, traduisant des niveaux de fécondité très proches de la fécondité naturelle de plus de 7 enfants par femme en 1970 et 1980. En 2000, l'indice de fécondité, qui est le nombre moyen d'enfants par femme toutes catégories matrimoniales confondues, a, selon la statistique du document, atteint 2,54 en 2000. La baisse de natalité n'a été réellement significative qu'à partir de 1986 et, à partir de 1994, celle-ci a été sensiblement accentuée, conduisant à un effectif de 600.000 naissances vivantes en 2000 contre 845.381 en 1985. Quant à la mortalité, celle-ci a connu un infléchissement important au cours des trois dernières décennies où le taux brut de mortalité, estimé à 16,45% en 1970, se situe en 2000 à 5,46%. Selon le document, la mortalité infantile a nettement régressé depuis l'indépendance. En 2000, elle a atteint 51,1°/°°, par rapport à 1970 où le taux était de 142°/°°. Il y a lieu de signaler un autre indicateur de santé et de développement relatif à l'espérance de vie à la naissance, estimée, aujourd'hui, à 70 ans, soit 18 ans de plus qu'en 1970. En matière de santé de la reproduction, le rapport, se basant sur des données de la nuptialité et de la fécondité, indique que les comportements sont révélateurs de changements importants tant dans leur intensité que leur calendrier. En effet, le document affirme que l'utilisation des moyens de contraception concerne actuellement plus de la moitié des couples. En 2000, le taux de pratique de la contraception des femmes mariées en âge de procréer s'élève à 64 % contre 8% en 1970. Enfin, à la lumière de cette statistique, le rapport préconise une harmonie entre l'évolution démographique et la croissance économique qui est «le but recherché».