La faim et la malnutrition tuent, chaque année, près de 6 millions d'enfants dans le monde, un chiffre globalement comparable à la population d'âge préscolaire du Japon, selon la FAO (organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) dans son dernier rapport annuel. L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde est inquiétant, quelle est la situation en Algérie ? Elle est alarmante. Le taux de la malnutrition infantile chez les moins de 5 ans en Algérie est de 18 %, soit un million et demi d'enfants, selon une enquête réalisée par de la Fondation nationale pour la recherche médicale (FOREM). Aujourd'hui, un enfant de moins de 5 ans sur cinq présente une malnutrition en Algérie, ce qui donne un chiffre absolu de près de 600.000 enfants dont 150.000 présentent une forme sévère de malnutrition. Cette enquête, précise qu'un enfant sur cinq de cette tranche d'âge souffre de malnutrition. Ainsi, 3,7 % sont affectés par l'insuffisance pondérale, dont 0,6 % de forme sévère, 11,3 % ont un retard de croissance, dont 3 % de forme sévère, tandis que 2,9 % présentent une insuffisance staturo-pondérale. Selon les résultats de cette étude, une famille sur cinq (1,2 million de ménages) n'arrive pas à disposer de sa ration calorique journalière, c'est-à-dire manger à sa faim quotidiennement. La FOREM révèle que sur les 1 541 communes du pays, près de 80 % ont un ratio de moins de 200 dinars par habitant, alors que la pauvreté absolue (moins d'un dollar par jour selon le PNUD) touche plus de 14 % de la population algérienne. Il suffit de faire un petit tour dans un des services de pédiatrie pour les voir. Complètement cachectiques, ces enfants qui ont perdu tous les traits de l'enfance s'en sortent très difficilement et chaque gramme gagné sur leur poids constitue une victoire pour les médecins qui les prennent en charge. Que faut-il faire pour éviter cela et assurer à ces enfants un de leur droit les plus élémentaires, la nourriture ?