Un peu moins massivement suivi que les fois précédentes, le mot d'ordre de grève générale a touché le chef-lieu de wilaya, mais épargné plusieurs daïras. Le mot d'ordre de grève générale, lancé par les ârchs, pour accompagner l'action prévue à Alger, à l'occasion de la journée anniversaire de la proclamation universelle de la Charte des droits de l'Homme, a été relativement suivi. Aussi bien au niveau du chef-lieu de wilaya: Tizi Ouzou que dans certaines daïras, comme: Beni-Douala, Ouadhias, Azazga, Larbaâ Nath-Irathen...Alors que les daïras de Beni Yenni, Draâ El-Mizan, Aïn El-Hammam, Iferhounène, Ouaguenoune, Draâ Benkhedda et Tadmaït ont ignoré l'appel. C'est, en effet, la première fois qu'un mot d'ordre de grève est peu suivi. Dans le chef-lieu de wilaya, des commerces ont ouvert aussi bien aux alentours de la gare routière que dans les quartiers de la Nouvelle-Ville et de la Haute-Ville. Tôt le matin, et contrairement aux grèves précédentes, des villageois ont submergé Tizi Ouzou. Certains venus aux courses, d'autres rendre visite à un malade hospitalisé au CHU et beaucoup sont venus aux nouvelles après le dérapage commis contre la JSK. D'ailleurs, ce malheureux incident, plus que la grève, a alimenté les conversations. Si les vieux ont préféré garder le lit et ne mettre le bout du nez que vers 10h pour profiter des rares rayons de soleil, les adultes sont plutôt à l'écoute de l'évolution de la situation à Alger où la marche était programmée. Les nouvelles qui parviennent inquiètent les gens des ârchs: une trentaine de délégués sont bousculés, malmenés et interpellés. A Azazga, c'est à peu de chose près, le même spectacle de rues, les commerces et les cafés ont respecté la grève. C'est aussi le cas de la poste et des autres services publics, les lycéens, collégiens et enfants des écoles primaires ont fait la grasse matinée. Là aussi, hormis quelques boulangeries, la ville a baissé rideau. Mais, un peu comme à Tizi Ouzou, l'atmosphère est quelque peu détendue. En revanche, à Draâ Ben Khedda et à Tadmaït, c'est l'animation habituelle. Tout est pratiquement ouvert hormis quelques commerçants - à peine une dizaine pour la ville - et l'agence locale d'une banque. Les écoles ont travaillé normalement et les cafés sont bondés de monde. En fait, c'est une autre atmosphère que celle qui règne à Tizi Ouzou-Ville. Il reste que, quoi qu'on dise, le mot d'ordre de grève a été moins suivi que par le passé. La fatigue de la population et le peu de «représentativité» de certains délégués y sont pour beaucoup.