En interdisant toute activité aux Palestiniens à El-Qods-Est occupée, Ariel Sharon franchit un nouveau palier dans l'escalade engagée contre les droits des Palestiniens. En fermant la Maison d'Orient et plusieurs bureaux palestiniens à El-Qods occupée, le gouvernement israélien a franchi un nouveau palier dans son offensive contre le processus de paix. De même, en ignorant les condamnations unanimes de la communauté internationale, il montre son mépris total pour ces réactions induites par les actions israéliennes allant à contre-courant - c'est le moins qui puisse en être dit- d'un retour rapide au calme et à la reprise des négociations entre les deux parties. La fragilisation du processus de paix au Proche-Orient est à imputer au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, lequel réussit, en six mois de pouvoir à la tête du gouvernement de coalition droite - travaillistes, à détruire ce qu'il a fallu plusieurs années de négociations entre Palestiniens et Israéliens pour construire et en poser les principes. En mettant sous séquestre et en faisant occuper par la police israélienne la Maison d'Orient, l'un des sièges d'activité de l'Autorité autonome palestinienne, Ariel Sharon, outre le peu de cas qu'il fait de cette Autorité autonome - qui demeure le seul interlocuteur légitime du gouvernement israélien - foule aux pieds les engagements et accords auxquels a souscrit son actuel ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres. De fait, ce dernier, en réitérant, hier, la nécessité de négociations avec les Palestiniens pour parvenir à instaurer le cessez-le-feu, prend, quelque part, à contre-pied la position rigide et suicidaire de son chef du gouvernement qui veut ramener le problème palestinien à une question de sécurité et de simple police, Ariel Sharon niant, par-là, le caractère politique de la problématique proche-orientale pendante depuis plus d'un demi-siècle. En vérité, si jamais la sécurité d'Israël devait être établi, elle ne se ferait et ne pourrait se faire qu'à partir de négociations politiques avec les Palestiniens, tant il est vrai que la paix n'a aucune chance de prendre forme et encore moins de perdurer sans la possibilité pour les Palestiniens d'ériger leur Etat indépendant avec El-Qods-Est pour capitale. Or, depuis son retour au pouvoir, Sharon s'est essentiellement investi à détruire les bases sur lesquelles son prédécesseur, Yitzhak Rabin, avec Yasser Arafat, avait construit un processus de sortie de crise. Sortie qui ne pouvait que signifier la reconnaissance des droits des Palestiniens à construire et à édifier leur Etat. C'est tout cet apport au processus de paix, conclu par les accords intérimaires d'Oslo, que le chef de la droite israélienne et du Likoud, Ariel Sharon, s'est attaché à détruire et à déstructurer, Aussi, ce problème ne relève plus de la seule appréciation de l'Etat hébreu, mais bien de l'ensemble de la communauté internationale qui eut à intervenir dans de semblables situations de crise et d'impasse. Israël n'a plus, si jamais il les eut, les moyens de solutionner seul et à ses conditions le contentieux du Proche-Orient. C'est dire donc qu'une intervention internationale est plus que jamais urgente et vitale pour la préservation de la paix dans la région.BR L'Organisation des Nations unies - ONU - qui n'a jamais reconnu l'occupation des territoires palestiniens et l'annexion d'El-Qods-Est par Israël, a, là, une opportunité de faire enfin respecter le droit international, et faire appliquer par Tel-Aviv les résolutions (notamment la 242 de 1967 et la 338 de 1973) du Conseil de sécurité, qui toutes enjoignent à l'Etat hébreu de se retirer sans délai des territoires palestiniens de Cisjordanie, de Ghaza et d'El-Qods, sont demeurées, jusqu'à ce jour, lettres mortes. Aussi bien, l'envoi d'une force internationale d'interposition, ou d'observateurs internationaux, est aujourd'hui vital autant pour protéger les Palestiniens que pour assurer la sécurité d'Israël La paix a un prix à payer: «le retrait de l'armée israélienne des territoires palestiniens occupés» et Ariel Sharon devra bien, d'une manière ou d'une autre, s'y faire et s'y plier. Encore faudrait-il que la communauté internationale, le Conseil de sécurité, et singulièrement, les Etats-Unis, chacun à son niveau, jouent et assument entièrement leur rôle et leurs responsabilités. Car tant que l'Etat juif croit, ou pense, que le droit et les lois internationales ne s'appliquent pas à lui, notamment eu égard au laxisme de la communauté internationale à son encontre, la spirale de la violence ne fera que prendre d'autres dimensions autrement plus dangereuses sur la paix mondiale. Aux Etats-Unis et au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre leur responsabilité. Le monde sera témoin du fait qu'alors que les grandes puissances pouvaient beaucoup faire, elles se sont abstenues face à l'escalade suicidaire du pyromane Ariel Sharon.