Des collégiens, des lycéens, des enseignants, des parents et des personnalités politiques de la localité ont tenu à marquer cette journée. Entre trois et cinq mille personnes ont pris part, hier, dans la ville d'Akbou à la marche populaire initiée par les coordinations syndicales de la région affiliées au Sete. Des collégiens, des lycéens, des enseignants, des parents et des personnalités politiques de la localité ont tenu à marquer cette journée décrétée «Contre la violence» par une présence massive. Loin des tiraillements partisans, la société civile s'était dressée hier comme un seul homme pour dire non «à l'impunité et à l'insécurité». La formidable mobilisation, qui a caractérisé la manifestation d'hier à Akbou démontre aisément combien le citoyen kabyle est solidaire dans les moments difficiles. C'est aussi «un signe fort à tous ceux qui continuent à s'exprimer au nom de cette population pour qu'ils revoient leur copie», notaient hier de nombreux observateurs. «Chafaâ, plus jamais ça! Faisons en sorte que plus jamais un tel acte ne se reproduise», c'est là un des slogans brandi, hier lors de la marche. Dans un élan formidable, les citoyens d'Akbou ont bougé pour faire de ce lundi 16 décembre une journée symbolique et différente des autres. A la tête de la procession, on remarquait la présence des syndicalistes du Sete, initiateurs de la démonstration du «ras-le-bol citoyen face à la dégradation de la situation sécuritaire et la détérioration du cadre de vie depuis près de deux années». De la place Guendouza, la procession s'est ébranlée en fin de matinée dans un pas très lent et un silence qui dénote aussi bien la tristesse qui se lisait facilement sur tous les visages, notamment ceux des camarades de Chafaâ, que le sentiment de révolte des citoyens. Bien avant, les établissements scolaires avaient fermé leurs portes. Encadrés par les enseignants, écoliers, collégiens et lycéens marchaient dans un ordre impeccable. Le respect du silence était tel que l'on devine aisément. La sincérité des participants. Arrivé à hauteur du lieu du drame les manifestants marquent un arrêt pour observer une minute de silence. Les parents de la victime et quelques organisateurs se sont chargés du dépôt de la gerbe de fleurs. Durant tout le temps qu'aura duré cette manifestation, les enfants avaient fait preuve d'une grande maturité. Signalons enfin la présence du mouvement des ârchs qui n'a pas raté l'occasion de manifester ses revendications à travers les portraits des victimes du Printemps noir, brandis pour la circonstance. Des éléments du MAK, du RCD et l'exécutif de la municipalité d'Akbou étaient présents en signe de solidarité. Les commerçants ont par ailleurs observé scrupuleusement le mot d'ordre de la grève de deux heures en appui à la marche du jour. Bref, la ville d'Akbou aura vécu une journée qui restera à jamais inscrite dans les annales historiques. Elle est la première ville à lancer une protestation contre l'abandon des citoyens et à dire à ceux qui veulent faire «de la population un otage» qu'ils se trompent.