L'Union nationale des professionnels de l'Education et de la formation (Unpef) tient la session ordinaire de son conseil national aujourd'hui au lycée Hassiba-Ben Bouali à Kouba. L'ordre du jour sera entièrement consacré à l'étude de la situation syndicale en Algérie et son aspect pluraliste. Selon des sources proches du conseil national, cet aspect n'est que théorique dans la mesure où l'on assiste à «un monopole de fait». L'Ugta sert de «pare-choc» aux revendications sociales. Plus concrètement, ce monopole a été créé du temps de Rédha Malek par l'arrêté ministériel numéro 158-94 «qui est en contradiction avec la Constitution», précise-t-on. Les syndicats indépendants ont déposé une demande d'agrément au ministère du Travail et de la Protection sociale pour constituer une Confédération des syndicats indépendants (CSI) mais ce dernier «a refusé de délivrer l'agrément sous la pression de l'Ugta», rappelle-t-on. Selon l'avis des syndicalistes concernés, le refus est motivé par trois éléments essentiels. En premier lieu, tous les employés du ministère sont affiliés à L'Ugta. En second lieu, la majorité des responsables de la sécurité sociale sont, eux aussi, affiliés à l'Ugta. Ainsi la Cnas a le pouvoir de dissuader les menées contestataires des travailleurs. Elle joue à la «discrimination grâce à la bureaucratisation de son administration». Enfin, s'agissant de L'Education, l'arrêté 158-94 de Rédha Malek met les affaires sociales «aux mains de l'Ugta qui s'en sert pour faire baver les employés du secteur». Notre source révèle que 4% du budget de l'Education nationale va à l'Ugta. Cela représente entre 250 et 260 milliards de centimes par an. Mais il faut souligner que ce prélèvement ne figure pas sur les fiches de paye des travailleurs de l'Education, ils sont prélevés à la source. Comme il serait utile de noter qu'aucun travailleur ne bénéficie de ces prélèvements qui sont réservés aux voyages des responsables, aux vacances et autres loisirs, dont les contribuables n'ont jamais entendu parler, estime-t-on. Le pluralisme syndical bute sur des obstacles insurmontables. Lorsque Sidi Saïd s'en prend au programme du Président de la République, il lance des messages codés à qui de droit pour lui rappeler son dû. La rencontre avec Temmar et les longues phrases du patron de la Centrale syndicale expriment des préoccupations évidentes des travailleurs qui auraient refusé la privatisation des entreprises publiques. L'Unpef, l'un parmi les nombreux et impuissants concurrents de l'Ugta, va débattre du pluralisme syndical en Algérie en attendant que le pouvoir mette un terme aux prébendes.