Cette opération, concernant l'une des plus importantes banques algériennes, vient d'être annoncée officiellement. Dans une conférence de presse Mlle.Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la Réforme financière, et M. El-Hachemi Meghaoui, président-directeur général du CPA au siège du ministère des Finances, ont présenté aux journalistes présents outre le cas d'espèce du CPA, les grands axes du processus de privatisation des banques publiques, ses objectifs, ses perspectives et ses éventuelles répercussions sur le secteur et sur l'économie algérienne dans son ensemble. Résultat d'une gestation et d'un tâtonnement qui durent depuis maintenant plus de 10 ans, la réforme des institutions bancaires semble vouloir atteindre un nouveau palier dans le rythme de réalisation de cette option économique. C'est que, avant d'entreprendre cette seconde génération des privatisations des banques publiques, le gouvernement a mis en place les outils nécessaires à leur mise en pratique. Mlle.Mentouri a indiqué ainsi, que «le processus de la réforme des institutions bancaires publiques est passé par plusieurs étapes dont les plus importantes ont eu pour objet: l'assainissement et la recapitalisation de ces banques qui ont coûté au Trésor public pas moins de 1250 milliards de DA». Cela s'est traduit, selon elle, par «une atteinte des normes internationales de solvabilité et une surliquidité monétaire qui ne demande qu'à se mettre au service des besoins de l'économie nationale». Sans entrer dans tous les détails purement techniques du processus de privatisation des banques publiques qui sont au nombre de cinq (CPA, BEA, BNA, Badr, BDL), il faut mentionner que l'opération ouverture du capital du CPA qui dispose de nombre d'atouts pour l'entamer sans grands accrocs négatifs, se veut, selon les deux conférenciers, une opération «test» ou, en cas de réussite, «une référence» pour les autres banques citées précédemment. Car, ce qui est attendu du futur partenaire du CPA, ce sont «une expertise pointue, un professionnalisme et un savoir-faire ainsi qu'une représentativité internationale pour stimuler les ambitions de la banque et lui permettre de développer de nouveaux produits et services en direction de sa clientèle». Il ne peut être donc qu'étranger et de grande envergure. A ce propos, les deux animateurs de la conférence de presse ont révélé que l'expérience d'ouverture du capital du CPA entamée auparavant avec la banque française, La Société générale, a été définitivement abandonnée, et que c'est l'ex-partenaire français, pour des raisons qui lui sont propres, qui s'est retiré de l'opération. De même, le fameux projet d'interconnexions bancaires spécialisé serait, selon eux, totalement écarté. Quant à la question sociale, c'est-à-dire les éventuelles incidences en termes de réductions d'effectifs ou de licenciement de personnels de la banque une fois la privatisation de cette dernière engagée, autant la ministre déléguée à la Réforme financière que le P-DG du CPA, ont été catégoriques, pour dire qu'il n' y aura pas de compression d'effectifs et que tout au plus, cela se traduira par ce qu'ils ont appelé «un redéploiement» des banques. Néanmoins, on n'en est pas encore là. En effet, si le taux de participation du futur partenaire de cette banque est d'ores et déjà rendu public (49%) et serait appréciable selon les experts, l'identité de ce dernier n'est pas encore connue et ferait toujours l'objet de recherches et par la suite de négociations. Au vu des critères techniques qui seront définis dans le choix des partenaires de cette privatisation, les banques publiques algériennes cherchent, avant tout, à acquérir l'expertise internationale qui leur fait défaut et les empêchent d'être présentes sur le marché financier international. Or, cette présence tout autant que la modernisation de l'ensemble du système de paiement bancaire national, est, de l'avis des deux conférenciers et des autres experts, plus que nécessaire particulièrement, au lendemain de la signature par l'algérie de l'accord d'Association avec l'Union européenne et l'amorce de négociations d'adhésion avec l'OMC. Faut-il dire, comme l'a remarqué Mlle Mentouri, qu'un réseau financier assaini, crédible et performant est un vecteur d'attractivité pour tout investissement étranger dans le pays?