Saïdal a réuni, mercredi et jeudi derniers, ses cadres pour tracer son «plan de vol». Avec le souci du détail qui le caractérise, le groupe pharmaceutique n'a pas choisi le lieu par hasard. Le cadre champêtre qu'offre le camp de vacances «Le grand bleu» où s'est déroulée la rencontre est, en effet, propice à la réflexion et à la convivialité recherchées. Outre le bilan de ses activités et la stratégie à adopter pour les années à venir, l'entreprise nationale du médicament tient à favoriser «l'esprit de famille» dans sa composante humaine. Atout supplémentaire, s'il en est, pour mieux affronter les défis qui s'annoncent. Un management à l'américaine qui réussit si bien à Saïdal qu'elle n'hésite pas à évoluer dans la plus totale transparence. Ses comptes sont étalés à longueur de colonnes de la presse. Aucun huis clos pour ses réunions. Les journalistes sont invités à chaque occasion sans qu'aucune de leurs questions embarrassent les dirigeants. D'ailleurs, la fierté d'appartenir à un groupe aussi performant se lit sur tous les visages des cadres que nous avons approchés. Qu'en est-il des résultats financiers? «Si pour 2001, le chiffre d'affaires a connu une évolution positive de 25%, celle-ci est en hausse de plus de 16% pour le premier semestre 2002 avec une prévision de clôture à 6 milliards de dinars», annonce dans son discours d'ouverture le P-dg du groupe, M.Ali Aoun. La barre est placée. Il faudra aller plus haut. Trois échéances sont arrêtées: le court (2003-2004), le moyen (2004-2006) et le long (2006-2011). Des échéances qui s'intè- grent dans un plan stratégique «basé sur des données économiques et scientifiques» avec pour objectif, entre autres, de «prendre en Algérie, à l'horizon 2011, des parts de marchés (en valeur) dépassant 50% dans les classes thérapeutiques ciblées», sans occulter l'exportation et le partenariat. Mais avant, et dès 2003, les principales «cibles» sont la production de la trithérapie contre le sida (AZT), celle de l'insuline et celle du premier médicament à base de plantes. Des «cibles» dont les motifs dépassent l'argumentaire de gestion pour s'inscrire dans le concept «d'entreprise citoyenne» que développe Saïdal. L'éventail des cadres présents aura permis d'aborder l'ensemble des problèmes du marché du médicament, en amont et en aval. C'est ainsi qu'ont pu être «détectés» 3 médicaments génériques développés par Saïdal et commercialisés à un prix de vente supérieur que les mêmes produits de spécialités. «Ceci est inadmissible!», avertit M.Aoun qui exige de ses cadres de corriger l'anomalie «dans les plus brefs délais». C'est ainsi aussi, qu'a été relevée cette «subite» préférence de certains hôpitaux et cliniques à s'approvisionner directement auprès de Saïdal. Avant qu'un autre cadre n'intervienne pour signaler l'éventualité «d'ardoises» à la PCH que pourraient fuir ces «nouveaux» clients, auquel cas, il faudra s'assurer de leur solvabilité et du recouvrement. Impossible d'énumérer ici tous les points «déballés» lors de cette rencontre. Il faut cependant relever la particularité propre à Saïdal de le faire en présence de journalistes. Les cadres participant à cette rencontre, première du genre dans le secteur économique national, qui ont bien voulu nous livrer leurs impressions à l'issue des travaux, ont été unanimes pour nous dire que «cela nous a permis de réfléchir ensemble, de corriger les erreurs du passé, de conforter nos convictions et stimuler notre engagement». Deux journées de travaux intensifs rendus moins pénibles par la nature exceptionnellement déstressante du site. Les rigueurs du marché à l'ère de la mondialisation, de l'adhésion à l'OMC et la rude concurrence qui s'annonce, ne sont que mieux appréhendés, lorsque la convivialité et l'environnement, loin du protocole figé, sont mis à contribution. Et c'est «gonflés à bloc» que sont repartis les cadres de Saïdal. Chacun dans sa filiale, dans son unité de production.