Les tractations ont déjà commencé. Si les chefs du FLN et du RND attendent un signe de la présidence sur un éventuel deuxième mandat de Bouteflika, d'autres sont à la recherche de soutiens solides pour une éventuelle candidature. Une nouveauté pourrait, néanmoins, faire son apparition lors de cette échéance importante pour le pays, la création d'une troisième voie qui regrouperait des lièvres pour le candidat du consensus et ce, pour parer à un éventuel retrait des candidats de l'opposition comme en 1999. Certains partis pourraient ainsi apporter leur soutien en présentant des candidats trouble-fête. Des partis qui pourraient bénéficier par la même occasion du budget alloué par le gouvernement aux candidats qui auraient dépassé le cap des 75.000 signatures. Ils pourraient aussi faire partie du gouvernement qui sera désigné par le nouveau locataire d'El-Mouradia. Parmi ces partis on parle avec insistance du MSP qui, malgré l'âge et la maladie de son leader charismatique, Mahfoud Nahnah, pourrait présenter un candidat lièvre qui pourrait servir à la foi de «lièvre» mais surtout pour prendre une partie de l'électorat de Djaballah qui se présente comme un candidat sérieux pour la présidentielle de 2004. Le candidat présenté pour prendre ce rôle, serait Abou Djara Soltani, un homme aux grandes ambitions qui reste prisonnier du majliss echouri. La porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune pourrait, elle aussi, se présenter comme une candidate à la troisième voie. La reine de la protesta, qui a toujours refusé de se joindre au groupe du FFS, constitué de Taleb, Hamrouche et Aït Ahmed, pourrait jouer le jeu comme aux législatives et aux locales et tirer son épingle du jeu présidentiel. Au RND, l'idée de participer est fortement discutée au conseil national. Ouyahia, qui se réserve pour la présidentielle de 2009, pourrait participer aux échéances de 2004 pour cautionner le candidat du consensus, mais surtout pour faire échec aux éventuels boycotteurs. Pour sa part, le chef du FLN, Ali Benflis, dont le parti a fait un retour sur scène fulgurant, se retrouve dans une situation politique délicate. Si le secrétaire général du FLN participe à la présidentielle, c'est bien pour remporter la course, mais, il pourrait aussi rester encore chef de l'Exécutif et regarder l'élection du haut du palais du gouvernement. D'autres personnalités pourraient constituer un barrage au boycott prôné par les candidats de l'opposition, c'est le cas notamment de Benbitour, qui a toujours un pied dans l'opposition et l'autre au pouvoir ou encore Belaïd Abdesselam, dont les manoeuvres politiques ont été récemment enclenchées. Reste le cas de Ghozali, toujours opposé à un second mandat de Bouteflika ou Mokdad Sifi qui, méfiant, ne s'est aligné ni dans le pouvoir ni dans l'opposition. En tout état de cause, les lièvres de la présidence seront constitués essentiellement d'anciens Chefs du gouvernement.