«Connaître l'histoire pour mieux appréhender l'avenir» «La pathologie et la conservation du papier» ont fait l'objet, dimanche dernier au Bastion 23, d'une conférence débat, animée par le maître conférencier M.Bendou Mustapha, docteur en technologie du papier et maître de conférence à l'université de Boumerdès. Une rencontre organisée par le département de la documentation et de la publication de l'Agence nationale d'archéologie et de protection des monuments historiques. Lors de cette conférence, un appel de détresse a été lancé par les professionnels du secteur, à propos de l'état critique dans lequel se trouve le patrimoine de documentation historique et culturelle de l'Algérie aux autorités concernées. Il dira à ce sujet «on doit frapper à toutes les portes jusqu'à ce qu'on nous entende, car on se doit de connaître notre histoire pour mieux appréhender notre avenir». Au début de son intervention, le docteur en technologie de papier expliquera quelques techniques scientifiques aux présents pour une meilleure préservation du papier. Il débattra par la suite des quelques solutions envisageables qui peuvent aider à l'acquisition de meilleurs résultats sur le terrain. Le chef de département de la documentation et de la publication, M.Stiti dans sa prise de parole, jugera nécessaire de faire un état des lieux avant de commencer à parler technique de prévention. Mme Fatima Zohra Soufi, ancien chef du département, se désolera de l'absence du directeur de l'Agence nationale d'archéologie et de protection de sites et monuments historiques, qui aurait pu être bénéfique pour les débats. Ensuite, elle évoquera les principaux problèmes qui dérangent pour la bonne préservation du papier. «Jour après jour, notre fonds documentaire se détériore et se perd faute de matériel et de moyens qui nous empêche de protéger et bien conserver notre patrimoine culturel de tout ce qui peut lui nuire : l'humidité, l'air marin, ou encore la poussière». Une employée aux archives déplore les conditions dans lesquelles ce secteur fonctionne, elle nous confie: «C'est désolant de voir qu'un secteur aussi important que celui de l'archéologie est dispatché un peu partout sur Alger : une direction générale à Dar Aziza, un institut à Beni Messous, un département de la documentation et de la publication avec la bibliothèque au Bastion 23. On ne pourra jamais faire correctement notre travail». Sachant qu'en 20 ans d'existence, le département a dû changer de lieu de résidence huit fois. Plus de doute, ce secteur est complètement délaissé. En attendant une prise de conscience générale qui redonnera à ce secteur la place qui lui revient dans la société et auprès des autorités, les présents lors de cette rencontre ne comptent pas rester les bras croisés.