Dans le but d'enrichir le débat autour du patrimoine matériel de la wilaya, objet de soins particuliers de la part des autorités concernées qui veillent jalousement à sa conservation et à sa restauration, la direction de la culture et l'Association archéologie et patrimoine ont organisé, hier au niveau du lycée Mohamed Sedik Benyahia, une série de conférences animées par des directeurs d'universités venant d'Alger et de Tlemcen. La première conférence, animée par le Dr Laredj Abdelaziz de l'université d'Alger, a porté sur le patrimoine culturel archéologique et de l'identité. La seconde animée par Radjei Zakia de l'université d'Alger a été consacrée au fort turc Hamza et a traité de l'histoire et de la restauration de cette partie du patrimoine, datant de l'époque othomane comprise en les XVe et XVIIIe siècles. La conférence sur le patrimoine bâti et les moyens de sa protection a été animée par Maârouf Belhadj de l'université de Tlemcen. La dernière conférence, animée par Mohamed Rabah Fissa de l'université de Tlemcen, a traité des causes de l'état actuel de certains sites archéologiques et des moyens à mettre en œuvre par leur réhabilitation. Le fort turc, fleuron du patrimoine culturel, a fait, lui, l'objet d'une projection sur data-show où les ruines sont prises sous tous les angles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Une des photos montre le fort occupé par des squatters entre 2002 et 2003. Récupéré par voie de justice en 2003, il a nécessité d'une opération de nettoyage préliminaire à sa restauration, qui se fera dans les prochains mois et qui englobera quelque 3 milliards de dinars. L'intervention de la conférencière sur les formes des forts turcs en Algérie (octogonale, carrée ou étoilée) avec un canon à chaque angle, pour défendre les routes qu'il surplombe du haut des collines, peut aider à conforter l'idée que l'on se fait à priori du fort Hamza. Il pourra avoir la forme octogonale avec un canon à chaque angle. La conférencière a démontré l'importance de ce joyau architectural, inspiré de l'art othoman qu'est le fort Hamza et qui servait autrefois à accueillir des grands dignitaires, avant d'ouvrir ses portes en 1843 à l'Emir Abdelkader à la tête de 1000 soldats. Occupant une place stratégique sur cette élévation appelée Draâ El Bordj dominant toute la ville de Bouira, le fort turc Hamza était un relais pour les autorités othomanes entre Alger, Constantine, le Titteri et la Kabylie.