Le Croissant-Rouge algérien a décidé de venir en aide aux sans domicile fixe qui écument les quartiers des villes du pays, en initiant une opération dénommée «Soupe d'hiver 2003». Cette action, lancée depuis le 8 décembre à Annaba et à partir du 14 décembre à Alger, Oran, Tiaret et Constantine, consiste à servir, durant les trois mois d'hiver, un repas chaud, le soir, dans la rue ou dans les centres de restauration du Croissant-Rouge algérien. A ce jour, les bénévoles de la capitale ont distribué 4146 repas dans une dizaine de quartiers de la capitale ciblant ainsi 257 personnes en détresse, dont des femmes, des enfants et un handicapé, selon un communiqué de l'ONG transmis mardi dernier à notre rédaction. A Oran, le comité du CRA assure la préparation et la distribution de 60 repas chauds quotidiennement, alors qu'à Constantine 300 repas par jour sont servis aux personnes démunies. A Annaba, le CRA assure des repas chauds deux fois par jour (midi et soir) pour 60 personnes au centre pour SDF de Sidi Belaïd. A Tiaret enfin, le Comité du CRA sert tous les soirs un repas chaud aux démunis alors qu'une équipe de volontaires sillonne deux fois par semaine les rues de la ville afin d'offrir aux SDF des couvertures et des repas chauds. Cette action de solidarité envers les couches vulnérables de la société, fait suite à l'opération Meidet el Hillal qui a touché des millions d'Algériens par le biais de repas et du couffins de ramadan servis aux nécessiteux. Cette louable initiative a certes apporté du baume au coeur de nombreux citoyens frappés par les aléas de la vie, mais elle n'a pas manqué de susciter la traditionnelle polémique au sujet de la gestion des sommes faramineuses qui y sont dépensées. Le problème qui resurgit à chaque mois sacré, et qui ne manquera pas d'affecter cette nouvelle forme de solidarité sociale, est celui du recensement des véritables nécessiteux. La commune, censée être la cellule de base de l'Etat et le réceptacle de la misère sociale, ainsi que le mouvement associatif, demeure l'otage de certaines personnes, sans foi ni loi, qui se sucrent sur le dos de la misère humaine. Enfin, cette nouvelle action envers les SDF s'apparenterait à la politique du replâtrage tant que les élus et les structures de l'Etat ne prennent pas sérieusement en charge ces cas sociaux.