Il met le cap sur l'exigence de leur libération. L'état de santé des détenus grévistes de la faim est, selon des sources proches des familles, fort inquiétant. Au 29e jour de grève de la faim, les détenus présentent des signes alarmants. * Les grévistes malades comme Mouloud Chebheb de Beni-Aïssi (Beni-Douala), Rachid Allouache de Fréha et Mohamed Nekkah de Ouaguenou se seraient résolus à rompre leur action sur forte recommandation médicale. Il faut noter que Mouloud Chebheb présente un ulcère sérieux, alors que Rachid Allouache serait diabétique et souffrirait d'une insuffisance rénale. Le délégué de Ouaguenoune, Mohamed Nekkah, âgé de 60 an, est également diabétique. Devant le refus des autres grévistes de la faim d'interrompre cette action, pour plusieurs «suicidaires», le collectif des femmes du Printemps noir a rendu publique une déclaration au terme de sa réunion de mardi dernier. Le collectif commence par rappeler que «depuis plus de 20 mois, le pouvoir mafieux et assassin tue et emprisonne en Kabylie en toute impunité» pensant, semble-t-il, au verdict qualifié par tous de «scandaleux», ayant clôturé l'affaire du gendarme assassin du jeune lycéen, Massinissa Guermah, condamné à une peine relativement légère et aux autres affaires non médiatisées. Le collectif, qui va jusqu'à parler de «génocide orchestré» et de «répression sanglante» note que «malgré tout, le mouvement des ârchs reste fidèle et déterminé à continuer le combat pacifiquement jusqu'à l'aboutissement des revendications démocratiques». Les femmes du collectif, qui se disent hautement préoccupées par l'état de santé des détenus en grève de la faim depuis le 3 décembre, dénoncent «le silence assourdissant des organismes nationaux et internationaux des droits de l'Homme (et les interpellent)...quant aux conséquences fâcheuses et irréversibles que peut engendrer cette situation dramatique». Aussi, le collectif lance «un appel de coeur et de raison» aux grévistes de la faim en les exhortant à y mettre un terme. Car, il pense que «le mouvement a besoin de tous et de chacun en bonne santé», pour continuer le long combat pour la citoyenneté. Par ailleurs, et comme suite à la décision de la réunion de l'interwilayas des 19 et 20 décembre, portant sur les actions à mener, le 1er janvier dans toutes les localités, la coordination des ârchs d'Ath-Djennad (Azazga) et celle des Ouacifs ont organisé pour la première, une marche à Fréha, hier à 13h et pour la seconde un rassemblement suivi d'un meeting. Toujours hier et à la même heure à Fréha, la foule relativement nombreuse a fait le tour de la cité avant de se rendre au lieu du meeting. Les délégués, qui sont intervenus à Fréha et aux Ouacifs, ont insisté sur l'exigence de la libération des détenus. Comme ils ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le combat.