Après avoir purgé une peine d'emprisonnement de quatre années à la prison de Châteauroux (centre de la France) Brahim Chalabi, de nationalité française et frère du chef présumé d'un réseau islamiste proche du GIA, a été expulsé, ce matin, vers l'Algérie. De sources aéroportuaires et d'après son avocat, il est effectivement attendu aujourd'hui que Chalabi regagne l'Algérie par le vol LIB 1701 en partance d'Orly Sud à 8 h (7h 00 GMT ). Agé de 41 ans, ce citoyen français d'origine algérienne avait été jugé en janvier 1999. La peine qu'il a encourue, confirmée en appel, était assortie d'une interdiction définitive du territoire français. Cependant, la Cour européenne des droits de l'Homme (Cedh) a demandé à la France de suspendre toute procédure d'expulsion, selon son avocat, Me Alain Mikowski. Alors que le commissaire de Châteauroux, Philippe Bourgade, a déclaré à la presse: «Il est sorti vers 8 h de la prison des Craquelins et nous avons été chargés de le transporter au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) proche de l'aéroport de Roissy. Ce transfert a été opéré en vue d'une expulsion» précisant ne pas connaître tous les détails du dossier judiciaire et de n'appliquer que les consignes de transport qui lui ont été données. Né en France et père de quatre enfants français, Chalabi a déposé une requête devant la Cedh pour faire condamner la France pour violation de la Convention européenne des droits de l'Homme. La Cedh a demandé à la France de lui fournir les garanties reçues des autorités algériennes, selon lesquelles Brahim Chalabi ne risque rien à son retour en Algérie. Pour rappel, le 11 décembre, un ancien membre du réseau Chalabi, Zakaria Toukal, avait été renvoyé en Algérie. Il avait été condamné en 1999 à trois ans de prison dont deux avec sursis «pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» pour sa participation au réseau Chalabi, qui soutenait le GIA. Mohamed Chalabi le frère de Brahim, expulsé de France en novembre 2001 après huit ans de prison, serait toujours détenu en Algérie. Jugé en mai 2002 «pour appartenance, création et financement de groupe terroriste», il avait été acquitté par le tribunal d'Alger qui lui avait signifié d'autres poursuites. Devant la cour, il avait nié les accusations portées contre lui. Dans un communiqué diffusé hier, Karima Chalabi, épouse de Brahim, a indiqué qu'elle est française tout comme ses quatre enfants et que son mari, né en France, n'a jamais vécu sur le sol algérien et ne parle pas un mot d'arabe. «Encore une fois, au nom de la double peine, l'Etat français va aller à l'encontre de l'intérêt de jeunes enfants», a-t-elle déploré dans le communiqué. Quant à son avocat Me Mikowski, il a affirmé: «Non seulement il ne connaît personne en Algérie, mais il va disparaître à son arrivée, comme tous les autres du procès. Il sera accueilli par les types de la Sécurité militaire qui ne sont pas des enfants de choeur.»