La grève illimitée a fait place à une «grève générale jusqu'à nouvel ordre» à partir d'aujourd'hui. La Cadc a tenu un conclave ordinaire, le week-end dernier, à Aït Oumalou (Larbaâ Nath Irathen), à l'issue duquel le principe de la grève illimitée a été remplacé par celui de «grève générale jusqu'à nouvel ordre» à partir d'aujourd'hui. A cet effet, une réunion extraordinaire des délégués est prévue pour demain à Tizi Rached pour évaluer l'efficience ainsi que l'utilité de continuer ou de surseoir à cette action. En même temps, cette grève générale sera appuyée par l'obstruction des principaux axes routiers de la wilaya ainsi que par le boycott de toutes les institutions de l'Etat. De ce fait, les ârchs de Tizi Ouzou ont résolument opté pour la radicalisation de leur démarche pour exiger la libération «immédiate et inconditionnelle» des détenus qui entament aujourd'hui leur 32e jour de grève de la faim. Pour rappel, les trois détenus déjà hospitalisés (Nekkah, Chebhab et Allouache) ont dû renoncer à leur grève mardi dernier, tandis que Abrika, Makhlouf et Allik sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur action. Ainsi, même si, à présent, le spectre de la grève générale illimitée est nuancé, il n'en demeure pas moins que la rue affiche de plus en plus son rejet pour le cycle grèves-marches-sit-in. En effet, la monotonie de l'action a fait tomber le mouvement dans ses travers. Un constat qui a engendré la relative démobilisation des citoyens autour des actions initiées unilatéralement par les délégués sans consultation préalable de la base. Avant de procéder à l'entérinement de ces actions déjà évoquées lors du conclave de l'interwilayas, le 21 décembre dernier, les coordinations présentes se sont évertuées à capitaliser les actions entreprises la semaine écoulée, même si ces actions ont été à chaque fois avortées par les services de sécurité. A ce titre, l'on se rappelle, dimanche dernier, à Tizi Ouzou, un rassemblement de délégués au centre-ville et un meeting à la cité Cnep qui ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Le seul point marqué par les ârchs, la semaine dernière, a été la grève générale du lundi 30 décembre qui a paralysé une grande partie de la wilaya de Tizi Ouzou. L'autre point inscrit à l'ordre du jour, lors du conclave d'Aït Oumalou, était celui relatif à la marche populaire du 12 janvier prochain (1er Yennayer) au chef-lieu de wilaya. Une marche qui se déroulera le jour du nouvel an berbère à 11h et qui sera synchronisée avec celles prévues à Béjaïa et à Bouira.