Tous les axes routiers et toutes les institutions publiques seront fermés. Les délégués de la CADC de Tizi Ouzou se sont rencontrés dans la nuit de vendredi dans leur 29e conclave ordinaire qui s'est déroulé, cette fois-ci, à Ath Oumalou, à l'arch d'Ath Irathen, afin de débattre une action urgente et porteuse à même de pouvoir arracher une libération imminente des détenus du mouvement citoyen, dont la santé ne cesse de se détériorer au fil des jours, conséquence de leur grève de la faim entamée il y a 27 jours. Les nouvelles qui sont parvenues de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou mais surtout du CHU Nédir-Mohamed, notamment après la mise au cachot des six grévistes de la faim, ont semé un climat d'affolement, si l'on peut dire, parmi les délégués. L'appréhension, présente chez ces derniers durant toute la rencontre, liée directement au sort incertain qui guette les détenus décidés à poursuivre leur action qualifiée de “suicidaire”, a contraint la majorité des coordinations à proposer des actions de protestation et de rue. Tout le monde s'est accordé pour dire que la conjoncture nécessitait des actions urgentes et efficaces car il s'agit d'une course contre la montre, les sit-in hebdomadaires devant le tribunal de Tizi Ouzou n'ayant pas apporté grand-chose. Grève générale illimitée ou “jusqu'à nouvel ordre”, blocage des routes, semaine d'agitation et de protestation, soulèvement populaire, grèves de la faim de volontaires ont été parmi les propositions émises. Alors que les Ath Ouacifs ont opté pour un sit-in permanent devant la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, le reste des coordinations locales a opté pour le réinvestissement de la rue, seul type d'action qui dérange le pouvoir à leurs yeux. Une action d'envergure pour la libération des détenus du mouvement citoyen et la grève de la faim, plus que préoccupante, de ces derniers étaient au centre des débats. Le pouvoir et le FFS ont été ciblés par les intervenants, vu que c'est suite au dépôt de plaintes de militants, candidats et élus du FFS que les délégués et manifestants se sont retrouvés sous les verrous. Un appel de mise en garde devait être lancé envers ces deux parties, leur endossant la responsabilité entière quant à d'éventuelles conséquences fâcheuses qui pourraient découler de la grève de la faim. Ce n'est qu'après avoir été reformulée que la seconde synthèse des propositions de la plénière a été adoptée. Il s'agira de lancer un appel à la population à observer une journée de grève générale demain, au moment où il sera procédé au blocage de tous les axes routiers se trouvant sur le territoire de la wilaya, ainsi que la fermeture de toutes les institutions publiques (APC, daïras, Sonelgaz, impôts, etc.). Ce ne sera pas tout, car un ultimatum est donné jusqu'à samedi. Si les détenus ne sont pas libérés à cette date, une grève générale “jusqu'à nouvel ordre” sera lancée, c'est-à-dire qu'elle ne s'arrêtera que lorsqu'un conclave extraordinaire de la CADC l'aurait décidé. Cela dit et s'agissant du sit-in hebdomadaire de la CADC devant le tribunal correctionnel près la cour de Tizi Ouzou, il sera aujourd'hui déplacé vers le rond-point de la ville des Genêts, situé près du Bâtiment bleu, pour une adhésion plus importante de la population, donc pour plus d'impact pour l'action qui deviendrait alors populaire. Notons, à la fin, qu'un document a été adopté en plénière et qui sera destiné à des ONG internationales. Concernant l'affaire des détenus du mouvement citoyen arbitrairement incarcérés, ainsi que leur grève de la faim qu'ils ont entamée depuis le 3 décembre dernier et qu'ils ont l'intention de mener jusqu'au bout, les ONG destinataires du document seront saisies pour interpeller le pouvoir algérien et lui rappeler les conventions internationales paraphées auparavant. K. S.