A quelques encablures de la capitale, la leishmaniose continue de faire des ravages. Une épidémie de leishmaniose est en train de progresser dangereusement dans certaines régions du territoire national. Après Batna et précisément dans la commune de N'gaous où 100 cas ont été décelés, la ville de Sétif vient d'enregistrer 57 autres cas au sein de la commune de Boutaleb. Aucun décès n'a été enregistré. Les services sanitaires seraient en droit de s'inquiéter devant la propagation de cette infection contagieuse et mortelle dont l'origine est un insecte: phlébotome qui évolue et se multiplie dans les régions de Batna, Sétif, Constantine, Jijel, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tlemcen et certaines autres régions non encore identifiées. Les cas recensés présentent des symptômes viscéraux (grossissement de la rate et du foie et cutanés (apparition de stigmates et de prurit). Cette infection est grandement contagieuse et peut se propager aussi bien par le biais de l'homme que par les chiens errants ou par tout autre animal. Le manque d'hygiène est aussi un vecteur important de transmission de cette infection qui peut être mortelle faute d'une prise en charge adéquate soit un traitement de 6 à 8 semaines durant lequel les patients sont soumis à des injections intra-musculaires de Glucantine. Dans certains cas, les patients présentent des infections de ganglions (polyadenopathie) sans d'autres signes associés. Le cas échéant, le diagnostic peut être fait grâce à une ponction de la moelle osseuse au niveau du sternum et de la crête-iliaque (base de la colonne vertébrale). La leishmaniose peut être à l'origine d'une anémie (leucopénie) provoquant une diminution des globules blancs. Une hémoglobine pouvant aussi tromper les diagnostiqueurs avant le développement de la leucémie. En réalité, seule la ponction de la moelle osseuse peut conduire à un diagnostic parfait sans risque d'erreurs. Il y a lieu de croire que cette infection transmissible, par cet insecte et par différentes voies et moyens, nécessite des mesures urgentes de la part des services phytosanitaires qui devront procéder à des opérations visant la neutralisation de cet insecte. Ces mêmes services devront mettre en place des campagnes de sensibilisation et d'informations sur les conséquences de cette infection. Prévenir les citoyens sur les dispositions à prendre notamment en matière d'hygiène et ce pour éviter le pire. La menace d'une épidémie étant omniprésente, les services en question sont interpellés à prendre toutes les mesures pour endiguer ce mal dont les conséquences sont mortelles. Les insecticides risquent de se vendre plus que jamais: aux insecticides citoyens.