Le parti de Aït Ahmed ne veut, en aucune façon, assumer la situation qui prévaut actuellement en Kabylie. Après un long silence, temps consacré, à l'analyse de la situation et surtout au travail organique, le FFS de Tizi Ouzou rompt le silence. Le premier secrétaire fédéral pour la wilaya, M.Mourad Kacer, animé, hier, en présence du P-APW, M.Aïssat Rabah une conférence de presse, au siège de la fédération de ce parti. D'emblée, M.Kacer s'est voulu offensif et n'a pas eu à prendre de gants pour décrire la situation socioéconomique de la région et citer les «initiateurs du chaos». Le premier secrétaire fédéral commence par rappeler «les conditions difficiles, un climat qui était presque un climat de guerre, qu'on a voulu nous imposer, lors des locales du 10 octobre» et de souligner que «partout où les élus FFS sont présents, ils se sont attelés à rendre effective la bonne gouvernance». M.Kacer cite l'exemple de certaines APC, comme celles de Larbaâ Nath-Irathen et d'Aghrib pour illustrer ses accusations «de dilapidation des deniers publics», dont, selon lui, se seraient rendus coupables, «les élus d'un autre parti» Pour Aghrib, il cite les dépenses afférentes à la facture portant billetterie (billets de voyage), notamment vers l'étranger qui se monte à plus d'un milliard de centimes. La facture de téléphone, étaient mensuellement, de l'ordre de 15 millions de centimes pour ce qui est des mobiles et de plus de 260 millions de centimes annuellement pour le téléphone fixe. Le FFS a demandé un audit pour toutes les collectivités locales, notamment pour les APC de Aghrib, Bouyeguène, Mekla et Larbaâ Nath Irathen. Dans le cas de cette dernière, M.Kacer affirme: «Nos élus ont trouvé une APC dépouillée, jusqu'au matériel informatique qui avait totalement disparu, la veille de l'installation de nos élus...». Le conférencier dira: «On a enfin compris, le pourquoi de l'acharnement contre les élus de notre parti. Ils avaient une peur bleue que nous découvrions et que nous rendions public le pot aux roses!» Il accuse les APC gérées auparavant par les élus d'un parti de servir de sources de financement à cette formation politique. Le premier secrétaire fédéral évoque le cas de l'enlèvement de 2 jeunes à Aït Chaffâa, il y a de cela une vingtaine de jours. Selon lui, des informations concordantes font état de «ceux qui ont des armes et font régner leur loi. La population a peur de parler. La Laddh sera saisie de cette affaire!» Pour M. Kacer, «le rapt est devenu un exercice politique et nous nous devons de combattre cette déviation...». Revenant à la situation prévalant dans la région, M.Mourad Kacer expliquera qu'il ne s'agit que de «la traduction sur le terrain, des luttes de clans au sommet». Il dénonce «ceux qui agissent dans l'ombre et font peser leur «loi» sur la population. La région est au bord du gouffre, jusqu'aux grossistes en fruits et légumes qui la fuient! Boumerdès en profite!» Pour M.Kacer, «la région à forte vocation commerciale est prise en otage dans la surenchère des clans.» Elle est la cible de «petits mercenaires politiques». Au cours des 18 derniers mois, la Kabylie a connu 65 jours de grève. Il évalue la perte des commerçants à 150 millions de centimes pour chacun d'eux, en termes de manque à gagner! A propos des «plaintes» qu'aurait déposées son parti contre les ârchs, M.Mourad Kacer se voulant serein, affirme que «le FFS, en tant que parti n'a jamais déposé de plainte contre quiconque, même si nous avons des dossiers bien documentés sur des cas d'agressions contre nos militants par des gens autoproclamés représentants de la population». Pour lui, il n'est pas «nécessaire, pour défendre le parti, de faire appel au pouvoir!» M.Kacer dément ainsi «toute implication». Même s'il n'écarte pas qu'au niveau des communes, il n'est pas surprenant que des élus ou des responsables, devant l'incendie d'un siège du parti, d'une APC ou d'une habitation portent l'affaire à la connaissance de la police...Il prend pour exemple le cas du siège de l'APC d'Iferhounène «saccagé par 4 individus». Il affirme: «Que ceux qui cassent, saccagent, brûlent et détériorent sont bien connus des services de sécurité». Puis de déplorer que «les plaintes des populations soient bloquées». Il va plus loin en assurant que «à Tizi Ouzou, l'un des «casseurs» a été vu la veille dans un bar avec un responsable des services, et le lendemain à la tête d'une manifestation contre l'APC de Tizi Ouzou». Enfin, le premier secrétaire fédéral dira que les locales du 10 octobre ont décanté la situation. «La population a donné son verdict: les ârchs n'existent plus, seuls restent des groupuscules liés à un parti disloqué, avec lequel on se refuse de polémiquer.» Et M.Kacer d'annoncer que «le parti prépare sereinement et activement les partielles.»